«Offrir à chaque foyer un accès ADSL et une ligne téléphonique»

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La nouvelle technologie FTTH fait son entrée dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Le directeur d’Algérie télécom de la wilaya, M. Adda, donne de plus amples explications sur cette technique et parle d’autres sujets relatifs à son secteur, tel que l’Internet et la téléphonie.

La Dépêche de Kabylie : Peut-on avoir un aperçu sur la situation de votre secteur dans la wilaya ? Un état des lieux…

Amar Adda : Actuellement, nous sommes en train de finaliser l’opération de mise à niveau des réseaux. On est passé d’une ancienne à une nouvelle technologie. Le passage donc du classique à la nouvelle génération, en matière de technologie, nécessite une mise à niveau de réseaux de distribution et de transport. Autrement dit, les adapter. Pour le réseau de transport ou le support de transmission, avant, on utilisait de gros câbles en cuivre, alors qu’actuellement, on a procédé à leur remplacement par les supports en fibre optique. Pour ce qui est des réseaux de distribution, ce sont des réseaux capillaires qui vont de l’équipement jusqu’au client. Il s’agit de vieux câbles qui remontent aux années 1980, ils répondent juste aux besoins de la technologie classique, l’avoie ou l’Internet à bas débit. Aujourd’hui, on utilise le haut débit et l’ADSL. On vise le très haut débit pour l’avenir. Il fallait faire une mise à niveau. Ce qui suppose aussi l’assainissement des réseaux de distribution. Cette opération, qui a commencé en 2012, nous a pris beaucoup de temps. À un moment donné, Tizi-Ouzou accusait un peu de retard, mais depuis fin 2015 on a accéléré la cadence et on a pu réaliser beaucoup de choses. Voilà un peu l’état des lieux. Pour faire une quelconque projection sur un village, il faudrait d’abord avoir un point d’accès au niveau du chef-lieu. À notre arrivée en 2015, nous avons trouvé des chefs-lieux non raccordés à la fibre optique. Ils avaient le téléphone et l’Internet, mais ils ne disposaient pas de la fibre, ce qui aurait été l’idéal. On a eu à raccorder dernièrement, fin 2016, sept communes : Ouacif, Ben Yanni, Iboudraren, Yatafen, Frikat, Bounouh et Aït Mendes.

Actuellement, quel est le taux de raccordement au niveau de la wilaya en fibre optique et Internet ?

Avec le projet qu’on a lancé, on estime atteindre les 100% de couverture en fibre optique. La boucle réseau de la wilaya en fibre optique était à 1 350 km. On va rajouter 97,55 km avec le nouveau projet. Actuellement, la wilaya a avancé en matière de développement des TICS. À mon arrivée en 2015, on était à 32% en taux de pénétration en Internet, aujourd’hui on est au taux national, à environs 50%. Beaucoup de ménages ont été raccordés au réseau Internet.

Vous avez parlé de projet. De quoi s’agit-il ?

On a lancé sept lots. Une fois que les entreprises sont retenues et les travaux entamés, on atteindra les 100%. Il s’agit de raccorder Timizart, Illoula Oumalou, Idjer, Agueni Gueghran, Aït Zikki, Oued Ksari et Taka Aït Yahia. J’insiste sur le fait qu’aujourd’hui nous avons soulagé la situation sur le plan déploiement des équipements. Sur le plan mise à niveau des réseaux et en matière de bande passante, on était à 20 Giga, aujourd’hui on est à 40 Giga.

En matière d’équipement en nouvelles technologies, notamment la MSAN, la wilaya en est où ?

Déjà il faut savoir que ce sont des équipements de nouvelle génération qui nous permettront d’aller jusqu’à 20 méga. La technologie classique offrait seulement deux mégas au client. Maintenant, il y a une nouvelle technologie appelée le FTTH. La wilaya arrive à répondre à la majorité des demandes déposées au niveau de nos agences commerciales. Il reste quelques zones enclavées.

Quelle solution pour ces zones justement ?

Pour ces zones, on installe la 4G-LTE. Cette dernière couvre ces régions qu’on ne peut couvrir par le réseau filaire. C’est une solution complémentaire. On a pu déployer 68 équipements 4G-LTE à travers la wilaya. Toutefois, on peut trouver les deux réseaux. Les modems sont disponibles, sauf qu’à certains moments, on est confrontés au problème d’éligibilité technique, dit autrement il y a des régions où il ne fonctionne pas. Ainsi, on oriente nos clients, là où on est certains d’avoir la couverture, on le sert sinon on lui remet un modem test pour voir.

Vous avez parlé de la FTTH. Elle consiste en quoi exactement ?

C’est la dernière technologie utilisée dans le monde entier. On avance très bien. On est même reconnu comme wilaya pilote parmi quelques autres. 37 site sont concernés à travers sept zones. Tizi-Ouzou, le pôle d’excellence qui compte les cités AADL, les cités de Boukhalfa, la nouvelle cité Oued Fali, la cité Salhi, viennent ensuite Azazga, Draâ El-Mizan, Tigzirt, Tamda et Azeffoun. Cette nouvelle technologie consiste à raccorder le client par le support fibre optique de bout en bout, du support jusqu’au client. Son avantage est de nous offrir jusqu’à 100 mégas (haut débit). Avec une meilleure qualité de service, avec moins de désagréments. Ce sont des réseaux en souterrain canalisés.

Qu’en est-il de la couverture en matière de téléphonie ?

Notre objectif est de parvenir à avoir une couverture totale. On est actuellement à 98%. Il nous reste encore quelques zones.

Pourriez-vous nous parler du plan d’action pour atteindre vos objectifs ?

On a établi un plan d’action dès le début de l’année. Nous avons inscrit énormément d’actions afin de raccorder le maximum de zones blanches qui ne sont pas en service jusqu’alors. En matière de mise à niveau des réseaux, nous avons inscrit des actions restantes, c’est-à-dire les sites que nous n’avons pas encore raccordés. Prenant à titre d’exemple le réseau de distribution, jusqu’au 30 juin dernier on a refait 15 réseaux qu’on a achevé à 100%. Comme consistance en paire, ce sont 11 200 paires qu’on a refait au cours du premier semestre 2017. Nous avons inscrit beaucoup d’autres qu’on est en train de réaliser progressivement. Quant aux zones blanches, on a aussi fait 15 projets achevés à 100%, pour une capacité de 4 500 pairs, on a neuf (9) en cours de réalisation. Cela indépendamment de la FTTH.

Avez-vous rencontré des difficultés sur le terrain pour la réalisation de vos projets ?

On a fait face à beaucoup de problèmes. D’abord, celui du relief accidenté qui ne nous aide pas beaucoup. Il est difficile d’avancer, de poser une fibre optique en montagne, de planter une artère de câble sur un terrain rocheux, particulièrement quand l’étude nous impose de passer par un chemin tracé qui appartient à des riverains. Le problème des oppositions nous freine souvent, retardant ainsi l’avancement des projets.

Quelles sont vos perspectives de développement du secteur ?

On est conscients que les TIC constituent aujourd’hui la pierre angulaire du développent socioéconomique d’un pays ou d’une région. Nous ne ménageons aucun effort, on a tracé un plan d’action des plus ambitieux. On recense les besoins durant l’année et on les inscrit sur un plan d’action, en mettant les moyens nécessaires pour les réaliser. Notre principal objectif est d’arriver à offrir à chaque foyer, voire chaque citoyen un accès ADSL, une ligne téléphonique. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’un luxe, il est question d’outil d’instruction, de travail. C’est un besoin, voire une nécessité. On essaye de sensibiliser davantage nos équipes et nos services pour aller de l’avant.

Entretien réalisé par Kamela Haddoum.

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