Ath Ouaguenoun sévèrement touchés

Partager

Le versant Nord de la wilaya de Tizi-Ouzou a été submergé par les eaux suite aux pluies diluviennes tombées avant-hier. De Boudjima à Tikobaïne et de Makouda à Tigzirt, aucun village ni chef-lieu n’ont été épargnés par les inondations. Les dégâts sont énormes. Une situation qui a contribué à mettre en évidence les défaillances qui ont caractérisé les travaux effectués par les entreprises. Il aura suffi de deux heures pour que la circulation soit bloquée au niveau de tous les axes. La RN71, reliant le chef-lieu de wilaya à plusieurs communes du versant maritime, comme Boudjima, Makouda, Tigzirt et Mizrana, a été complètement bloquée. Les eaux débordent et les ponts sont bouchés à plusieurs endroits. à Attouche, la route sera totalement impraticable, ce qui a conduit à sa fermeture. Pendant ce temps, la route reliant Stita et Boudjima à Tizi-Ouzou est également bloquée par les eaux, à Tala Bouzrou. à Boudjima, Makouda et Tigzirt, aucun chemin n’a été épargné par les torrents qui ont transformé les routes en de véritables rivières, charriant toutes sortes de détritus. Le chef-lieu de la commune de Boudjima a été paralysé par le débordement de la rivière qui le traverse. La circulation ne sera rétablie que dans la soirée, après l’accalmie. Les moyens matériels de la commune ont été déployés pour dégager les voies, permettant ainsi le rétablissement de la circulation. Même situation à Mayache, village de Mizrana. La route qui relie la commune de Tigzirt à Tizi-Ouzou est fermée à cause de coulées de boue qui ont suivi les pluies, au niveau de l’entrée de cette ville littorale, au lieu-dit Cocacobath. À Aït Aïssa Mimoun, dans la daïra d’Ouaguenoun, la situation n’était pas meilleure. Les routes ont été quasiment fermées dès les premières heures de la journée. Les axes reliant les villages des hauteurs étaient bloqués au niveau de Lemdhamar et Oumlil et ne seront libérés qu’en fin de journée. Beaucoup de maisons, principalement celles situées à proximité des routes, se sont retrouvées inondées. Dans tous les villages, l’on signale des habitations dont les occupants ont été rapidement évacués. C’est à Tarihant, dans la commune de Boudjima, que les dégâts les plus importants ont été constatés. Une maison entière a été arrachée de ses fondations par les eaux. Elle a été complètement détériorée et ses habitants évacués. À Makouda, ce ne sont pas uniquement les maisons et les établissements scolaires qui sont inondées. Même le stade communal, situé à Tighilt n’Zaâther, a été envahie par les eaux. Il donnait l’air d’un véritable lac, hier matin.

Le bâclage des travaux pointé du doigt

Hier, 24 heures après les fortes pluies, les populations étaient toujours angoissées, de crainte de nouveaux dégâts. Les conséquences fâcheuses des dernières ondées, les populations les imputent au «bricolage qui a caractérisé les travaux effectués sur les routes et surtout le manque de prévision de la part des APC». Pour beaucoup, les élus auraient dû se soucier davantage de la qualité des travaux et des compétences des entreprises engagées. Les routes empruntées par les poids lourds et éventrées pour la réalisation des réseaux AEP et de gaz de ville ne sont que rarement remises en état. De l’avis des citoyens, contrairement aux ancêtres qui ont su s’adapter à leur milieu, en contrecarrant d’avance les aléas climatiques, les élus, eux, préfèrent intervenir après les catastrophes. Dans tous les villages, les citoyens sortaient jadis à chaque fin d’été pour dévier le parcours des rivières, de sorte à éloigner le danger de débordement des habitants et remettaient en état les routes et autres voies d’accès. Avec l’arrivée des services de la mairie, les villageois ont peu à peu abandonné ces vielles habitudes, relevant désormais des services municipaux. Mais force est de constater que malgré l’existence d’un matériel roulant et autres engins très performants, le curage des caniveaux, la réfection des routes… ne sont jamais réalisés avant l’arrivée des premières pluies. Hélas, l’armada de camions et de bulldozers n’est intervenue sur le terrain qu’après les dégâts.

Akli N.

Partager