Les dialysés traitant au niveau du centre de l’hémodialyse de l’EPH Mohamed Boudiaf de Bouira crient au scandale. Ainsi, dans la matinée d’hier, une trentaine de malades ont refusé de se faire soigner. La raison? L’eau utilisée afin de confectionner leur dialyse serait, selon eux, dangereuse pour la santé. «Ce qui se passe au niveau du centre est tout bonnement scandaleux. Ils veulent nous tuer, en préparant nos poches de dialyse avec de l’eau ocre qui contient des particules de terre et de sables», tonnera un dialysé. Avant d’ajouter : «Moi et mes camarades considérons cela comme de la négligence pure et simple. On vient ici pour se faire soigner et non pour mourir !». Ce même malade, qui est ancien membre de l’ANP et ayant perdu ses deux jambes lors d’une opération de lutte anti-terroriste, nous a montré une poche de dialyse dans laquelle il y avait une eau jaunâtre, qui serait susceptible, selon lui, de nuire à son métabolisme. «Ne mérite-t-on pas qu’on nous soigne avec de l’eau minérale ou bien des eaux de forages ? Autant que je le sache, nous sommes des êtres humains et non des bêtes», a-t-il encore pesté. Pour sa part, M. Izem, président de l’association des dialysés de Bouira, nous a informé que le centre d’hémodialyse ne dispose pas à ce jour d’une bâche à eau à même de contenir l’eau. «Nous avons écrit à tous les responsables concernés, le directeur de l’EPH, le DSP et même le wali. Cependant, nos doléances sont restées à ce jour lettre morte», regrettera-t-il. Et de poursuivre : «Qu’attendent-ils pour agir ? Un drame ?». Dans le but d’en savoir plus sur la toxicité supposée de cette eau, nous avons tenté de prendre attache avec la néphrologue en charge de ces malades, mais cette dernière a catégoriquement refusé de s’exprimer sur le sujet. Toujours en quête de plus amples renseignements à ce sujet, nous avons essayé à maintes reprises, de joindre le DSP de Bouira, mais ce dernier n’a pas répondu à nos sollicitations téléphoniques. Il y a lieu de souligner que l’eau du robinet ces dernières 48h est d’une couleur ocre, parfois jaunâtre, et les services de l’ADE s’attèlent à réparer cette anomalie, qui serait due aux dernières réparations effectuées au niveau du barrage de Tilesdit.
Ramdane B.