Béjaïa : Plaidoyer pour l'introduction de l'huile d'olive dans les restaurants collectifs de l'État

Partager

Saisissant l’occasion de la tenue de la semaine de la promotion de la production nationale qui se déroule à travers le territoire national sous le thème «Consommons algérien», M. Bachir Khodja, président de l’association interprofessionnelle régionale de la filière oléicole, s’insurge contre le fait qu’on parle de «consommons algérien» et qu’on ne consomme pas l’huile d’olive dans les restaurants collectifs de l’État comme dans les universités et les casernes. M. Bachir Khodja sait de quoi il parle puisqu’en plus d’être président de l’association des oléiculteurs, il est aussi gérant de l’entreprise SNC Khodja et Cie qui est implantée à Seddouk dans la wilaya de Béjaïa et qui est spécialisée dans tout ce qui est produit oléicole et de terroir. Il tient un stand dans le Salon de Béjaïa, où il expose son huile, ses olives, ses figues et ses câpres. Il s’indigne que « la production nationale soit négligée, voire marginalisée par l’État algérien lui-même au profit d’autres produits ». Et de citer le cas de l’huile d’olive qui n’est pas consommée dans les restaurants collectifs des établissements scolaires, universitaires, militaires et paramilitaires. « Soit un total de quelque 10 millions de pensionnaires qui ne consomment pas l’huile d’olive qui est une pure production nationale algérienne », regrette-t-il. Et le comble, ajoute notre interlocuteur, « est que cette huile ne figure même pas dans la nomenclature des denrées alimentaires que les gestionnaires de ces restaurants sont autorisés à acheter ». Et s’ils prennent l’initiative de l’acheter, précise notre interlocuteur, il faut qu’ils la fassent facturer sous un autre nom pour pouvoir la payer. « Notre rôle en tant qu’association est de défendre et de valoriser la production oléicole algérienne, mais nous rencontrons d’énormes difficultés pour mener à bien notre mission. C’est un combat que nous livrons tous les jours pour valoriser notre production. Et notre revendication essentielle, celle à laquelle nous sommes le plus attachés est l’introduction de la consommation de l’huile dans les restaurants collectifs de l’État. Et cette revendication n’est pas seulement à caractère commercial, mais elle a surtout pour but de sauvegarder la santé de la population », souligne-t-il. M. Bachir Khodja précise au passage : « Les Espagnols à qui nos ancêtres ont appris à planter et à greffer des oliviers produisent pas moins de 1 500 000 tonnes d’huile d’olive par an. Ils consomment une moyenne de 16 litres par an et par habitant alors que notre production n’atteint même pas 1% de la production espagnole et notre consommation est inférieure à un litre par an et par habitant. La Grèce qui a beaucoup de points communs avec la Kabylie, ses habitants consomment une moyenne de 25 litres d’huile d’olive par an et par personne. Par ailleurs, si les habitants de la Crète, petit pays méditerranéen, vivent plus longtemps que les autres peuples du monde, ce n’est pas par hasard, mais c’est en raison de leur régime alimentaire qui est à base de l’huile d’olive. L’olivier ne pousse pas partout dans le monde, il s’est localisé en Méditerranée. En Algérie, nous avons d’immenses potentialités pour produire de l’huile d’olive, pour produire plus que l’Espagne. Nous pouvons répondre à la demande nationale et exporter le surplus à travers le monde. Mais pour développer la filière oléicole, il faut commencer par créer un marché de l’huile d’olive et la première action à entreprendre, souligne le président de l’association interprofessionnelle régionale de la filière oléicole, «est d’introduire la consommation de l’huile d’olive dans le menu de nos enfants».

B. Mouhoub

Partager