Que de manques !

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La commune de Mechtras, au Sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, est issue du découpage administratif de 1984.Elle compte, selon le dernier RGPH, plus de 12 000 habitants, répartis sur 12 Km2.

Une commune rurale à vocation agricole puisque 70% de son foncier est constitué de plaines et seulement 30 % est un relief montagneux. Toutefois, cette localité accuse un retard criant et un coup de fouet est vivement indiqué pour sortir cette région de son sous-développement et de son profond sommeil. Tous les secteurs sont en deçà des attentes de la population locale qui aspire à un cadre de vie meilleur, à commencer par le réseau routier qui est dans un état peu reluisant. «Notre réseau routier, malgré les efforts consentis, ces derniers temps, reste en majorité dégradé. Il nous faut un revêtement linéaire de 5 kms au niveau de la RN320 et l’élargissement du CW147 et son bitumage sur au moins 4 kms sont d’une nécessité absolue. Les chemins communaux ont besoin de revêtement sur 12 kms et les axes vicinaux nécessitent plusieurs centaines de mètres cubes de béton», demandera le premier magistrat de la commune, M. Tebbakh Arab. Concernant l’amélioration urbaine, le chef-lieu est dans un état chaotique. L’absence de trottoirs, de canaux d’évacuation des eaux pluviales et des avaloirs, l’insuffisance de l’éclairage public, l’inexistence d’espaces verts et de détente donnent une image hideuse à la ville. Sur ce cas précis, le maire de Mechtras notera : «il est vrai que notre chef-lieu n’est pas ce qu’il devrait être. Nous avons, pour remédier à la situation, prévu l’aménagement des trottoirs sur les maigres cagnottes des PCD de 2014 et 2015 mais comme notre commune a été bloquée pendant 6 mois, les travaux ne sont pas encore lancés. Nous demandons au service de la wilaya de nous accorder un projet de l’aménagement urbain comme cela a été fait pour plusieurs communes».

Le chef-lieu, un statut et c’est tout !

Sur le plan du gaz naturel, la commune est raccordée à cette importante commodité depuis plusieurs années, mais la généralisation n’est pas encore atteinte. Il reste au moins 500 foyers omis. À présent, l’entreprise est sur place, et les travaux déjà lancés pour en faire bénéficier les foyers restants. «L’entreprise est entrain de travailler, mais vu l’extension de notre commune, il nous faut une rallonge pour satisfaire tout le monde», dira Mr Tebbakh. Même son de cloche du côté de l’électricité puisque de nombreuses habitations, notamment les nouvelles, ne sont pas raccordées à ce réseau. Sur un autre registre, à savoir la fibre optique, notre interlocuteur demandera son extension pour connecter tous ceux qui ont émis des demandes. Pour ce qui est du secteur de la jeunesse et des sports, la commune dispose d’une maison de jeunes datant de la période coloniale. Une nouvelle maison des jeunes y a été construite mais à cause de certains travaux non encore réalisés et des équipements, son ouverture n’est pas encore à l’ordre du jour, au grand dam de la population et des encadreurs qui continuent de travailler dans des conditions difficiles. «Il faut, d’une part achever cette infrastructure culturelle et l’équiper de toutes les commodités et d’autre part construire des foyers de jeunes à travers tous nos villages», demandera l’édile communal. Au sujet du secteur du sport, la commune dispose d’un stade homologué mais son revêtement en gazon synthétique et la construction de gradins sont vivement souhaités. Il y a aussi le manque d’une salle polyvalente pour lancer la pratique des autres sports d’équipe et des arts martiaux, car à présent plusieurs disciplines n’existent pas à Mechtras, quant aux arts martiaux, ils se pratiquent dans des garages sans la moindre commodité.

Plusieurs secteurs en souffrance

La couverture sanitaire à Mechtras est des plus insuffisantes, les trois salles de soins disponibles ne prodiguent que des soins élémentaires. Les malades se rendent toujours hors de la commune pour se soigner. Les parturientes sont également contraintes d’aller à Boghni, Draâ-El-Mizan, Ouadhias et Tizi-Ouzou pour accoucher. Certaines souffrent et perdent parfois leur bébé en cours de voyage. «Notre commune ne dispose que de trois salles de soins non équipées qui ne prodiguent que des soins de base. L’inscription d’une polyclinique même intercommunale, avec Assi Youcef, a une importance capitale pour concrétiser la politique des soins gratuits et de proximité sachant que nous disposons d’une assiette qui accueillera cette infrastructure. Le secteur concerné est appelé à nous inscrire ce projet», appellera le maire. Sur un autre registre, à savoir celui de l’environnement, c’est le cri de détresse ! La commune est fortement riche en ressource hydrique mais la pollution bat son plein, le risque est tellement grand qu’il convient de remédier à la situation avant que l’irréparable ne se produise. «Nous disposons d’une importante nappe phréatique, de centaines de puits, de dizaines de sources et de deux Oueds mais hélas, la pollution est venue à bout de cette richesse. Il faut rénover le réseau de l’assainissement et le généraliser, il faut également la rénovation du réseau de l’AEP, et surtout réaliser un collecteur de toutes les eaux usées et la station d’épuration, un projet qui remonte à plusieurs années, mais non lancé à ce jour. Nous essayons d’améliorer la situation à travers les programmes des PCD mais cela est insuffisant, il nous faut un méga projet pour préserver la santé publique, cette richesse hydrique et l’environnement en général», déclare notre interlocuteur. Il va de soi que les manques existent aussi dans le secteur du logement, de l’habitat rural et des structures de base. Pour appeler au secours, le maire n’a eu d’autres solutions que de saisir, à travers un rapport détaillé le premier magistrat de la wilaya lors de sa visite effectuée, jeudi dernier dans 8 communes de Boghni et des Ouadhias. À Mechtras, le wali a inspecté l’eternel chantier portant réalisation d’un nouveau siège de mairie, un projet lancé depuis2007 et qui reste 8ans après, en l’état de chantier après avoir englouti un montant de 4 milliards de centimes. «L’édifice est achevé le mobilier et les équipements sont disponibles. Il reste juste la réalisation du mur de clôture et le réseau de l’assainissement. Nous sommes en voie de résiliation avec l’entreprise en charge de ces travaux», répondra le maire à la question du wali, Mr Merad Brahim. nn

Hocine T

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