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Ouadhias Lieux de culte non-musulman : Le chef daïra ordonne la fermeture d’une église à Aït Djima

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Le pasteur de l’église d’Aït Djima, dans la commune d’Aït Bouadou, affiliée à l’EPA (Eglise Protestante d’Algérie), a été destinataire, récemment, d’une mise en demeure, signée par le chef daïra d’Ouadhias, le sommant de cesser toute activité cultuelle dans le local abritant le culte de cette communauté sous peine d’être poursuivi en justice, a-t-on appris, hier, du président de l’EPA. Cette mise en demeure est justifiée par la non-conformité de ce lieu de culte aux dispositions de la loi 2006, régissant le culte autre que musulman. «L’ouverture de ce lieu de culte est contraire à la législation en vigueur, notamment l’ordonnance n° 06/03 du 28 février 2006, fixant les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulman», écrit-on dans ce document, sans plus de précisions. Le pasteur de l’église d’Aït Djima est sommé selon cette mise en demeure, de se conformer aux dispositions de cette loi, au risque d’être ester en justice. «Vous êtes mis en demeure de cesser toutes activités liées à la pratique de ce culte, en vous invitant à vous conformer aux dispositions de la loi, faute de quoi des poursuites judiciaires seront engagées à votre encontre conformément aux dispositions de l’article 13», a-t-on averti. Joint au téléphone, le pasteur de cette église affirme avoir agi dans le respect de la réglementation en vigueur. «Notre communauté est officiellement affiliée à l’EPA, à qui nous avons mis à disposition ce lieu de culte. Aussi, avant de démarrer nos activités, nous avons remis aux services de sécurité tous les documents nécessaires. Je pense que nous sommes dans les normes», a-t-il indiqué. Pour rappel, en 2011, le wali de Béjaïa avait promulgué un arrêté ordonnant la fermeture des sept églises existant sur le territoire de cette wilaya, mettant en avant le même motif, soit la non-conformité à la loi de 2006. Cette démarche avait soulevé un tollé d’indignation chez les militants et les ONG des droits de l’Homme, qui ont dénoncé une «atteinte à la liberté de culte et de conscience». Le wali de Béjaïa, qui avait reçu une délégation de l’EPA dans son bureau, s’est vite rétracté. Il est utile de souligner que la nouvelle Constitution, adoptée le 07 février dernier, stipule dans son article 36 que «la liberté d’exercice du culte est garantie dans le respect de la loi». Notons que la commune d’Aït Bouadou, qui a connu un spectaculaire réveil évangélique dans les années 1980, compte actuellement des centaines de chrétiens.

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Boualem S.

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