Plaidoyer pour un statut national

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Le combat du juste que s’est attelée à réaliser l’association Bénévolat Thiziri de Ferhoune (Akfadou) est la promotion de la forêt de l’Akfadou en parc national.

Initiée par ladite association, la localité d’Akfadou a accueilli la 4e édition du Festival de l’Akfadou, qui entre dans le cadre de la démarche susdite. Le village de Tizamourine a abrité la ribambelle d’activités organisées au sein de son école primaire, et ce, du 19 au 22 juillet 2016. Le lever du rideau de ce festival a eu lieu mardi dernier sous les airs de la parade au village Ferhoune. Un carré d’enfants agitant des ballons et des écharpes accompagnant la troupe Diwan de Blida n’a pas laissé indifférents les villageois qui se sont prêtés allégrement au rythme endiablé de ladite troupe. Le riche programme concocté pour l’occasion a permis à la région de sortir de l’ordinaire et de la torpeur le temps d’une semaine festive riche en émotion et en enseignements. Ce festival qui s’inscrit dans une démarche globale de valorisation du patrimoine de la région, ambitionne d’arracher le statut «tant attendu» de parc national pour la forêt d’Akfadou. Les organisateurs ont redoublé d’efforts pour mener à bout le programme si riche et varié. Ainsi, des stands sont aménagés au profit des artisans, non seulement de la région mais aussi d’autres régions de la Kabylie. Ils ont étalé sur place leur savoir-faire tout en procédant aussi à la vente de leurs produits aux visiteurs. Des artistes-peintres, écrivains, sculpteurs, bijoutiers, créatrices de robes kabyles, tisserands ont mis en valeur la richesse du patrimoine de cette région qui se trouve entre les trois wilayas de Kabylie. Plusieurs manifestations sont proposées au public durant toute la période du festival. Des représentations théâtrales, poésie, monologues, ballets de danse, cirque, projection documentaire, clowns, magie, chorale musicale… ont donné un cachet effectif et festif au festival de l’une des régions ayant enfanté des hommes et des femmes que d’aucuns ne peut nier. Par ailleurs, des invités de taille ont honoré par leur présence ledit festival, en l’occurrence Denis Martinez, artiste peintre exilé en France depuis 1994, ainsi que Hacène Metref, directeur du festival Raconte-Art. Ce faisant, une kyrielle d’ateliers est offerte aux bambins de la région pour les initier à divers arts et cultures, entre autres les premiers secours, arts plastiques, jeux pour enfants, vannerie, conte, etc. Une randonnée pédestre et une visite du dernier moulin à eau sis au village Imaghdacene se sont avéré une bouffée d’oxygène et un voyage dans l’histoire de la région qui n’a rien à envier à ses semblables. C’est un véritable témoin de l’histoire et du savoir-faire. Dda Tayeb, propriétaire dudit moulin, s’est prêté aux questions et aux flashs des téléphones portables et autres appareils numériques avec un sourire des sages. «En cette saison d’étiage, le moulin est à l’arrêt. J’aurais souhaité perpétuer cette tradition sans interruption, mais malheureusement, la sécheresse nous a rattrapés», avoue avec dépit, Dda Tayeb. Le professeur Dahmani Mohamed a animé une conférence sous le thème « Le renouveau du développement local » en présence d’une assistance loin de refléter l’importance et la pertinence d’une telle conférence. «C’est regrettable que les gens ne viennent pas profiter de ce genre de conférences. Les soirées théâtrales et musicales ont drainé une foule nombreuse à telle enseigne que la cour de l’établissement scolaire n’arrivait pas à la contenir. Mais en contrepartie, la conférence que nous avons organisée n’a pas attiré autant de monde», déplore un membre de l’association Thiziri. Et d’ajouter : «Le manque de moyens et de transparence des autorités locales ne nous ont pas aidés à la réussite de l’événement. Le festival n’est pas l’apanage de notre mouvement associatif ni de notre village, mais au contraire, tout le monde doit s’impliquer de près ou de loin afin de réaliser notre veux qu’est de protéger cette majestueuse forêt tout en lui offrant le cadre de parc national».

Bachir Djaider

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