La cote d’alerte !

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La cote d’alerte concernant le niveau du barrage Taksebt a été atteinte. Le volume d’eau emmagasiné ne dépassait pas les 29% fin octobre dernier. En trois mois, le barrage a baissé de plus de 50% de son volume enregistré en juillet dernier.

À moins de 40 millions de m&sup3,; le volume du barrage Taksebt suscite une véritable inquiétude. Une inquiétude qui s’amplifie avec l’absence de la pluviométrie alors que l’automne n’est pas loin de s’achever. La faible pluviométrie enregistrée ces deux derniers jours n’arrange en rien cette situation, puisque seul un hiver généreux, notamment en précipitation neigeuse, est à même de revigorer cette grande retenue d’eau d’une capacité globale de 180 millions de m³. La très forte baisse du niveau de l’eau emmagasinée dans ce barrage a fait que les anciennes bâtisses désaffectées expropriées dans le cadre du lancement du chantier de construction de ce barrage, dans le début des années 1990, ont, pour la première fois depuis sa mise à eau, refait surface. L’image d’une terre lézardée sur les surfaces alentour, sous l’effet de la sécheresse, accentue davantage l’appréhension quant au volume d’eau réel disponible, même si la directrice du barrage ait tenté de rassurer lors de son dernier passage sur les ondes de la radio locale, il y a trois jours. Pour cette responsable, l’état actuel de l’infrastructure hydraulique permet l’alimentation en eau des populations de la wilaya de Tizi-Ouzou, et d’une partie de la wilaya de Boumerdès, durant les 7 prochains mois. En juillet dernier, le volume d’eau emmagasiné était de 90 millions de m&sup3,; soit un taux de remplissage de 51%, contre 29% actuellement. Ce qui dénote d’une exploitation sans discontinue, lui faisant ainsi soustraire plus de 50% de son volume de juillet dernier, en seulement un trimestre. Un trimestre des plus secs de ces dix dernières années. Hier, le directeur de l’Algérienne des eaux de Tizi-Ouzou, Amar Berzoug s’est voulu, néanmoins rassurant, écartant tout alarmisme. Il faut dire que depuis la mise en service de ce barrage en 2007, jamais le volume d’eau n’a baissé à ce niveau enregistré il y a une semaine. Fin novembre 2016, le taux était de 41% lorsqu’on a commencé à prendre des mesures pour stopper «le déstockage» effréné. Le ministère des Ressources en eau avait, en effet, décidé d’arrêter le pompage vers Alger pour économiser un volume estimé à 200 000 m³/jour. La mesure est, certes, toujours de rigueur, mais c’est le prolongement de la saison sec qui nourrit le plus les inquiétudes. Pour le directeur de l’ADE, «tant que l’on continue à alimenter les populations de Tizi-Ouzou et ceux d’une partie de la wilaya de Boumerdès sans leur imposer du rationnement drastique, cela prouve que nous sommes loin de déclarer l’alerte sur le volume du barrage». M. Berzoug a tenu à réitérer son appel à l’usage rationnel de l’eau tant que le ciel n’est toujours pas pluvieux. «Il est urgent de cesser de gaspiller l’eau, de la voler et de porter atteinte aux ouvrages d’exploitation de cette ressource, car rien ne dit que l’hiver ne soit pas avare en pluviométries», nous dira-t-il. Sauf bouleversement climatique imprévisible en provenance du nord-ouest de l’Europe ou de sa partie orientale, les mois de novembre et décembre 2017 s’annoncent également très avares en pluies sur l’ensemble du pourtour méditerranéen. Ainsi, les prévisionnistes en météorologie ne prévoient qu’une douzaine de jours de pluies et de moindre intensité durant ces deux derniers mois de l’année en cours.

Mohand-Arezki Temmar

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