Le manque de spécialistes irrite la population

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Plusieurs dizaines de citoyens de la commune de Sour El-Ghozlane, sise à une quarantaine de kilomètres au sud de la wilaya de Bouira, se sont rassemblés, hier matin devant l’établissement public hospitalier, (EPH) frères Saâdi.

Ils réclament le renforcement des effectifs des médecins et des médecins spécialistes au niveau de cet hôpital, l’unique dans toute la région du sud de la wilaya de Bouira. Les protestataires ont particulièrement mis l’accent sur l’absence totale de médecins spécialistes en gynécologie au niveau de la maternité de cet hôpital. Un problème qui dure depuis 2013, selon ces derniers : «ça fait plus de 5 années que l’hôpital de Sour El-Ghozlane et sa maternité fonctionnent sans médecin gynécologue. L’ancien ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf que nous avions interpelé à ce sujet, s’est engagé, lors de sa visite dans notre ville, à affecter au moins cinq médecins gynécologues dès le début de l’année 2016. Mais voila que, deux ans après cette promesse, rien n’a été fait en réalité, et nos épouses, mères et sœurs continuent à endurer le risque de friser le danger de mort dans cette maternité dépourvue de tous les moyens !», nous déclare l’un des protestataires que nous avions joint par téléphone. Notre interlocuteur ajoute que l’écrasante majorité des parturientes de la région sud de la wilaya, sont transférées vers les hôpitaux d’Aïn Bessem et Bouira, ou bien même vers des structures de soins en dehors de la wilaya de Bouira : «Rien que la semaine dernière, j’ai enduré clavaire avec mon épouse qui était sur le point d’accoucher. Ici à Sour El-Ghozlane, les sages femmes m’ont demandé de la transférer vers l’hôpital d’Aïn Bessem, en raison de certaines complications rendant son accouchement difficile. Je me suis déplacé avec mes propres moyens vers l’hôpital d’Aïn Bessem, où je n’ai pas trouvé de gynécologue de garde. J’ai été donc obligé de la transférer vers une clinique privée à Bouira, où elle a été enfin prise en charge», nous dit-il. A noter, que les protestataires qui ont lancé un appel au wali de Bouira et au ministre de la Santé, pour solliciter leur intervention, ont promis de revenir à la charge et d’organiser une autre action de protestation «si les responsables concernés ne réagissent pas à cette revendication légitime», ont-ils assuré. Pour rappel, au moins trois parturientes issues de la commune de Sour El-Ghozlane, ont perdu la vie au cours de leur transfert vers d’autres hôpitaux de la wilaya durant ces trois dernières années, en raison de l’absence de médecins spécialistes au niveau de l’hôpital de Sour El-Ghozlane, qui est pourtant, le plus ancien de la wilaya de Bouira.

Oussama K.

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