Pas d’affluence sur les vêtements

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Les Algériens se préparent pour la fête de l’Aïd et le sacrifice, pour ceux qui le peuvent, d’un mouton.

Mais la table de l’Aïd ne sera pas garnie que de viande. D’autres mets incontournables s’inviteront à la «meïda» pour recevoir les invités qui affluent comme de coutume en ces deux journées de fête, notamment les gâteaux secs confectionnés à domicile ou achetés auprès des pâtisseries spécialisées. Par ailleurs, d’autres frais viennent inévitablement se greffer aux précédents, puisqu’il faut prévoir également l’achat de nouveaux habits auxquels on ne peut se dérober notamment quand on a de jeunes enfants. Mais, aussi bizarre que cela puisse paraitre, cette année, les habits ne semblent pas attirer grand monde dans les magasins de la ville de Bouira, comme le confirme ce commerçant de la Cité Ouest. «C’est généralement la période où nous faisons le plus de ventes car la plupart du temps, c’est à ce moment précis que nos clients ont besoin de nos services. Je ne comprends pas pourquoi ça a changé. Notre clientèle a beaucoup diminué, nous ne réalisons plus les mêmes recettes qu’avant. Et nous louons les locaux à des prix pas du tout raisonnables», se plaint ce commerçant. Effectivement, et contrairement à toute attente, les boutiques de vêtements sont, ces jours-ci, vides. Quelle est la raison du «délaissement» des magasins de vêtements  enregistré cette année? Pour beaucoup, les prix sont jugés excessifs et exagérés, frisant le vol, d’où le recours au marché de la fripe qui permet de faire des économies non négligeables en ces temps de disette : «Le vendredi et le samedi, des marchands ambulants de friperie proposent sur le marché hebdomadaire, des habits relativement neufs et surtout à des prix défiant toute concurrence. Ainsi, en prévision de l’Aïd et de la rentrée scolaire, j’ai fait, cette année, mes emplettes à l’avance auprès de ces fripiers. Je m’en suis sortie avec une ardoise très acceptable comparé à ce qu’elle a toujours été dans les magasins, du coup, je me permets aujourd’hui de commander quelques pâtisseries orientales», indique une mère de famille. En effet, dans les différents quartiers de la ville de Bouira, les citoyens font leurs préparatifs pour cette journée «spéciale». «Quand on parle de d’Aïd El-Adha, on pense directement au mouton qui est l’élément clef de cette fête. Mais nous avons également à réfléchir à plein d’autres choses, entre autres, les gâteaux. Pour moi, ils sont toujours commandés chez la même femme depuis des années. Elle est au quartier des 250 logements. C’est vrai que n’est pas donné à tout le monde, à 45 DA la pièce», affirme notre interlocutrice. Le commerce de gâteaux fait fureur en ces périodes de festivités de toutes natures, et plusieurs ateliers ouvrent spécialement pour ces circonstances, employant de jeunes femmes diplômées en la matière. «Pour cette année, nous nous sommes passés de vêtements neufs, nous n’en avons pas les moyens. Les habits se font de plus en plus chers, nous sommes donc obligés de faire des sacrifices et d’être raisonnables», se résigne cette dame. A signaler qu’avec la rentrée scolaire qui pointe à l’horizon, le citoyen devra encore faire des compromis pour garder la tête hors de l’eau. Ces quelques jours de fête de l’Aïd El-Adha ne manqueront pas de laisser des séquelles dans le porte monnaie des ménages imprudents.

Sarah M.

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