L’euro amorce une baisse

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Après avoir passé l’été à plus de deux cent vingt dinars (220 DA) pour un seul euro, la monnaie européenne est redescendue à 210 dinars, en moyenne, depuis plus de quinze jours. A Aïn El Hammam, le cours semble se stabiliser à ce niveau. Mais, selon les revendeurs, «il est imprévisible (le cours). Il peut remonter ou baisser brusquement sans que l’on s’y attende.» Le manque de disponibilités avec le retour des émigrés qui, d’habitude, échangent de grandes sommes, n’a pas eu d’effet notable sur le cours des devises. Il faut ajouter également, que les restrictions dans l’octroi des visas pour l’Europe, ralentissent les ventes. Au niveau de la place centrale de la ville, les nombreux «échangeurs» sont à l’affût, toute la journée, guettant l’arrivée de leurs clients, «parfois pour rien. On ne gagne que quelques dizaines de dinars en revendant des petites sommes», nous confie l’un d’eux qui épie l’arrivée improbable de ces vieux, connus de tous, qu’on flatte avec quelques dinars de plus. La concurrence est rude même s’ils ne l’avouent pas. «A chacun son mektoub», se consolent-ils. Mais la plupart d’entre eux sont issus de familles dont le père ou la mère perçoit mensuellement, une rente en devises. Ce n’est que durant les derniers jours du mois que leur attente est récompensée. Ils attendent toujours le 20ème jour du mois pour s’approvisionner chez les retraités de France qui perçoivent leur pension à partir de cette date. La BADR où les vieux effectuent les retraits ne désemplit pas, pendant une semaine. Une foule de pensionnés, mêlés à quelques uns de leurs clients, bloquent l’entrée de la banque. Si certains remettent directement des chèques aux cambistes, d’autres préfèrent effectuer eux-mêmes la vente, échangeant de petites sommes, au jour le jour, tout en guettant le cours le plus favorable. Ils espèrent voir la devise reprendre de la hauteur. La plupart des citoyens, de potentiels vendeurs qui en disposent, disent «préférer garder leur argent en devises plutôt que de stocker des dinars qui n’arrêtent pas de dévaluer». La peur des lendemains incertains les pousse à prendre leurs précautions au cas où. L’idée d’une possible dépréciation de l’euro ne les effleure même pas. «Tu peux rêver !», répondit un sexagénaire à un courtier qui prédisait une baisse. Les agents de change informel s’attendent à une reprise de l’Euro vers la fin de l’année, avec nos concitoyens qui passent la fête du réveillon à l’étranger.

A.O.T.

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