Boghni renaît !

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Boghni, double chef-lieu de commune et de daïra, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, est une commune totalisant près de 38 000 habitants répartis sur 2 grands villages, à savoir Aït Koufi et Aït Mendès, en plus de Tirmitine et du chef-lieu.

Cette commune est connue, il y a quelques décades, pour être une zone touristique et commerciale du fait de sa situation géographique au cœur du parc national du Djurdjura ; le célèbre hôtel Tala Guilef était, il y a encore quelques années, la destination préférée des touristes. On venait des quatre coins du pays et de l’étranger. Le commerce était florissant et le tissu industriel promettait de s’agrandir. Hélas, la nébuleuse terroriste est passée par là l’hôtel a été incendié. L’industrie et le commerce se sont du coup ralenti. La gestion des affaires de la cité par les élus locaux précédents, n’a fait que plonger la commune dans une léthargie et une inertie qui ont considérablement freiné la roue du développement, au grand dam de la population locale qui en subit les contrecoups, incapable de renverser la vapeur. Le retard enregistré et les nombreux projets de développement bloqués ont fait de Boghni une commune sous-développée, malgré les atouts majeurs dont elle dispose. D’ailleurs, même les autorités de wilaya n’ont pas attribué à la municipalité le budget réglementaire au titre des PCD 2014, ce qui raisonne comme une véritable sanction. Il faut d’abord consommer les précédentes subventions pour aspirer à de nouvelles budgétisations. Pour connaitre exactement l’état des lieux, nous avons fait un tour d’horizon avec le nouveau P/APC, M. Belhadj Ahmed, qui dira d’emblée : « notre commune a traversé une longue période de léthargie et d’inertie, pleins de projets ont été bloqués depuis de nombreuses années. Le retard accumulé est considérable. Dès notre arrivée, nous avons essayé de redémarrer les chantiers et de dégripper la roue du développement, mais ce n’est pas facile. La contrainte du contrôle financier et la relance des projets des années précédentes nous ont fait perdre encore du temps. A présent, et après plus de 16 mois, nous avons pu enfin remettre l’APC sur rails. Les anciens projets, remontant jusqu’ à 2011 et 2012, sont tous régularisés, toutes les conventions ont été signées. Les projets de 2013 sont eux aussi en voie d’être lancés ».

Pas de budget au titre des PCD 2014

La commune de Boghni n’a jusqu’à présent reçu aucun centime entrant dans le cadre des PCD 2014, contrairement aux autres APC de la wilaya. Les raisons sont évidentes, puisque certaines opérations inscrites depuis 2011, 2012 et même de 2013, ne sont pas encore lancées. Le P/APC de Boghni dira à ce sujet : « en effet, jusqu’à présent nous n’avons rien reçu dans ce cadre. Comme je vous l’ai déjà dit, nous comptons encore des opérations de 2011, 2012 qui ne sont pas encore lancées. Nous avons hérité d’une situation peu enviable. Il nous fallait assainir les situations précédentes et lancer nos propres PCD de 2013. Avec la contrainte du contrôle financier, cela n’a pas été facile. A présent je peux vous garantir que toutes les situations seront régularisées. Le démarrage des travaux ne saura dépasser le début du mois de mai, car la plupart de ces opérations sont des revêtements, donc tributaires de l’amélioration des conditions climatiques. Nous comptons demander audience au premier responsable de la wilaya, qui connaît parfaitement la situation de notre commune, pour l’inviter à nous allouer des subventions au titre des PCD, à l’instar de toutes les communes de notre wilaya ». Il est également à signaler que les problèmes d’assainissement se posent avec acuité à Boghni. Le réseau est vétuste et sous-dimensionné ce qui engendre des éclatements à répétition des canalisations. Certains quartiers à l’image d’Azaghar, Est et Ouest, Azougar, Haut et Bas, ainsi que le nouveau pôle urbain d’Ichiouache, n’en disposent même pas. Les fosses septiques et les rejets à ciel ouvert sont monnaie courante. « Il nous faut un méga projet d’assainissement pour ces quartiers, et surtout 2 collecteurs avec une station d’épuration pour les villages d’Ait Kouffi et d’Ait Mendès ». Concernant l’AEP, le problème ne se pose plus au niveau du chef-lieu communal, puisqu’il est alimenté régulièrement par le barrage de Koudiet Asserdoun. Pour les villages d’Ait Mendès et d’Ait Kouffi, notre vis-à-vis nous apprendra : « la station de refoulement est déjà réalisée ainsi que les châteaux d’eaux. Le réseau de distribution est en cours de réalisation. Pour le village de Tirmitine, notamment la partie en amont, la pénurie d’eau est récurrente, il nous faut trouver une solution ». Concernant le gaz naturel, la commune est raccordée à hauteur de 80%, selon les déclarations de M. Bel Hadj. A Ait Mendès et Ait Koufi, le réseau est partiellement réalisé mais il attend toujours d’être mis en service.

1,6 milliard pour la réhabilitation des écoles primaires

Le chef-lieu communal de Boghni est à présent dans un état peu reluisant, puisque l’état du réseau routier est en piteux état ; les trottoirs défoncés en plusieurs endroits, l’éclairage public défaillant dans plusieurs quartiers, l’absence d’espaces verts et la saturation de la circulation, sont autant de facteurs qui font que la zone urbaine est moins attrayante. A ce sujet, le maire nous annoncera : « l’extension de la ville ne s’est pas accompagné des aménagements nécessaires. Mais nous avons inscrit sur les PCD plusieurs opérations, à savoir la réalisation d’espaces verts et la plantation d’arbres qui sont actuellement en cours. Les revêtements des trottoirs et l’aménagement des routes au niveau de l’ex gare sont aussi lancés. Le revêtement des axes routiers et la réfection de l’éclairage public sont tous inscrits dans différents cadres ». Pour ce qui est du secteur de l’éducation, le P/APC annoncera : « Nous avons déjà lancé un marché d’1 ,6 milliards de centimes pour la réhabilitation de 5 écoles primaires. Elles bénéficieront des travaux d’étanchéité de peinture, de boiserie et de remplacement des vitres ». Par ailleurs, l’édile communal nous apprendra que 3 écoles primaires disposeront de terrain matico, une décision favorable à l’amélioration des repas scolaires a été également prise. «  Nous avons réuni les chefs d’établissement et nous leur avons demandé de nous communiquer la liste des denrées alimentaires dont ils auront besoin », dira Mr Belhadj.

500 logements en projet

Le secteur du logement connaît un déficit énorme à travers la commune de Boghni. Dans le domaine seulement de l’habitat rural, ce sont 1200 dossiers qui attendent d’être satisfaits : « Nous avons sur les bureaux de l’urbanisme 1200 dossiers en instance. Nous avons par contre bénéficié de 2 programmes, de 20 et 30 aides de 70 millions de centimes, que nous avons bien sur déjà distribuées. Nous demandons un quota plus conséquent pour répondre à l’énorme demande ». Concernant le logement social, 89 unités ont été distribuées et un autre programme RHP est en voie d’achèvement : « dans le domaine du logement social, nous comptons 1800 demandes. Nous avons vraiment souffert pour répartir le maigre quota de 89 logements. Bien sûr il y aura toujours des mécontents. Chose normale lorsque la demande dépasse l’offre. Mais nous tenons à rassurer la population, car nous venons d’effectuer un choix de terrain pour la construction de 500 logements. Une fois le projet achevé  la crise de logement diminuera un peu». Au total se sont donc 3000 logements qui sont nécessaires pour endiguer définitivement la crise dans la commune de Boghni. Il faut que les élus du peuple se démènent pou décrocher d’autres projets, mais il faut au préalable trouver des assiettes foncières. M. Belhadj, le premier responsable de la municipalité rappellera : « la volonté et le courage d’aller de l’avant existent. Avec l’aide de la population et celles des autorités de wilaya, toutes les difficultés seront transcendées progressivement. Aussi nous comptons énormément sur la compréhension des autorités de wilaya, que nous remercions déjà pour leur contribution combien appréciable, mais aussi combien insuffisante par rapport aux besoins de notre région. Notre commune a traversé une longue période d’hibernation et de vie au ralenti, à présent le retour à la normale se fait progressivement mais sûrement, c’est pourquoi nous avons besoin de toutes les énergies saines pour redorer le blason de Boghni».

Hocine T

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