Principale exigence : allégement du programme

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Dans les couloirs des lycées du pays, le ras-le-bol était palpable et ne demandait qu’à s’exprimer durant le premier trimestre de cette année scolaire.

Si les professeurs ont -à l’appel de leur organisation syndicale -débrayé la semaine passée, sur l’amélioration de leurs conditions socio-professionnelles, les potaches viennent d’enclencher, eux, dans différentes wilayas, un mouvement de protestation contre la surcharge du programme.

Ce point noir a été soulevé hier dans le département de Boumerdès par plus d’un millier d’élèves des terminales dans la plupart sont venus de Boudouaou. Constat émouvant : cette masse de lycéens des deux sexes a parcouru, à pied, une distance de 14 km séparant l’ex-Alma du chef-lieu de wilaya pour que sa cause “soit entendue.” Le bouchon ainsi créé a agacé durant trois heures des centaines d’automobilistes. Un sit-in est imposé, alors, devant le siège de la direction locale de l’éducation. Des dizaines d’autres élèves des trois lycées du centre-ville se sont joints alors au mouvement. La force anti-émeute est alors déployée pour prévenir tout débordement.

“Nous sommes-là pour réclamer l’allégement du programme. Il faut que cette exigence soit satisfaite, sinon la protestation ira en s’amplifiant” dira un potache, à l’allure sportive. D’autres rapportent qu’une escouade de policiers a tenté de leur barrer la route à Corso.

Mais sans heurts, ils ont pu franchir le cordon de sécurité. Fièrement, une brunette à lunettes, 3e AS en filière des sciences expérimentales, ajoutera “le mouvement est déclenché pour ne s’arrêter qu’après la réalisation de notre objectif, à savoir l’allégement des programmes ou carrément la suppression de certaines matières à l’épreuve du bac.”

Calmement, un autre élève en lettres précisera qu’il est pratiquement impossible de terminer le programme de philosophie et d’anglais. “En quatre mois, nous n’avons étudié que les 2/10 alors que l’examen du bac est prévu dans 18 semaines”. La première responsable locale de l’éducation a reçu une délégation des lycéens grévistes, qu’elle a tentés de calmer en attendant la décision du ministère de tutelle. Les protestataires sont retournés chez eux en début d’après-midi à bord de minibus affrétés par la wilaya.

Salim Haddou

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