«Je démissionnerai en fin de saison»

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Kebbi Mohand, le président du RC Seddouk, a passé une bonne partie de sa vie au sein du club, d’abord en tant que joueur puis en gestionnaire. Durant 16 ans, il s’est démené pour maintenir le club en vie. Aujourd’hui, il se dit usé par les problèmes qui rongent son club et annonce son retrait. Nous l’avons rencontré, vendredi après-midi au stade de Seddouk, en marge de la rencontre entre le RCS et l’USS.

La Dépêche de Kabylie : Comment avez-vousintégré le RC Seddouk ?

Kebbi Mohand : J’ai entamé ma carrière au RC Seddouk en minimes. J’ai fait toutes les petites catégories avant d’être en équipe seniors. J’ai, ensuite, joué à l’O M’Cisna pendant deux saisons, avant de revenir au RCS pour finir ma carrière de joueur. J’ai, ensuite entamé celle de gestionnaire dans mon club de toujours.

Depuis quand êtes-vous à la tête du RCS ?

J’étais élu, pour la première, en 1998 comme président et depuis, je n’ai pas quitté ce poste après plusieurs réélections, soit 16 ans d’affilée.

Quel est votre bilan pour ces 16 années de règne ?

En arrivant, j’ai trouvé la situation du club désastreuse sur le plan financier, matérialisée par un endettement suffoquant. J’ai couru ça et là et j’ai pu apurer la situation. S’agissant des performances, je pourrais dire que j’ai bâti un club solide, et le club joue les premiers rôles dans toutes les catégories. Les juniors ont toujours arraché la première place et l’équipe senior figure chaque saison parmi les cinq premiers de son championnat, sans oublier une accession de la division pré honneur à l’honneur, en 2010/2011.

Pensez-vous rester encore dans le sport ?

Ecoutez, je vous annonce que quelque soient les résultats obtenus en fin de saison, et les moyens qu’on mettra à la disposition du club, je rendrai le tablier après avoir déposé mon bilan.

Pouvez-vous nous donner les raisons de ce départ annoncé ?

Ce n’est pas de gaieté de cœur que je vais quitter ma seconde famille, un club où j’ai passé la majeure partie de ma vie. Mais hélas, ces 16 années m’ont usé surtout avec tous les manques, notamment en infrastructures, tel que le stade qui est dans un très mauvais état, et la situation financière qui est des plus critiques. Heureusement qu’il y a certaines âmes charitables qui aident le club, notamment la famille Meloui, que je remercie au passage. Sans eux, le club aurait fait faillite en début de saison. Dés fois, je me demande si les autorités locales savent qu’il y a un club de football à Seddouk, qui pourtant est la fierté de la wilaya même s’il tourne avec des moyens très dérisoires. Nous n’avons reçu, jusqu’à présent, aucun sou, ni de l’APC, ni de l’APW. J’ai vu de mes propres yeux, durant la saison sportive actuelle, des P/APC de la région qui se déplacent pour assister aux rencontres des clubs de leurs municipalités évoluant  dans la division pré honneur, surtout les équipes domiciliées au stade de Seddouk, gratifiant même leurs joueurs de primes s’ils venaient à gagner la rencontre. Un geste honorable dont je suis jaloux.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes ?

Je conseillerai aux jeunes de pratiquer le sport, quelque soit la discipline qu’ils auront à choisir. C’est ce qui les éloignerait des fléaux sociaux qui les guettent à chaque coin de rue. Ils peuvent même aller loin. Il ne faut pas oublier que la plupart des athlètes de l’élite sont issus de quartiers défavorisés des villes et des villages de nos campagnes. Nous avons une école de football à Seddouk qui a formé des générations de footballeurs. Plus d’une centaine de jeunes sont chez nous dans notre effectif actuel, mais malheureusement, ce sont les parents qui mettent les mains aux poches quand cela est nécessaire.

Le mot de la fin ?

Je remercie tout ceux qui ont travaillé à mes côtés, avec qui j’ai partagé les peines et les joies de notre club. Je souhaite beaucoup de courage et de succès à celui qui me remplacera.

Interview réalisée par L. Beddar

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