Mariage collectif pour 5 couples

Partager

La journée de samedi ne fut pas une journée ordinaire pour les habitants du village Seddouk Ouadda dans la commune de Seddouk.

Le mariage collectif de cinq jeunes du village organisé par l’association socioculturelle Azar a eu lieu dans une ambiance conviviale et festive des grands jours grâce à la mobilisation de tous les habitants. «Une telle mobilisation de tous les villageois, nous ne la vivons que durant l’Aïd. C’est la grande fête du village», dira Benighil Arezki. Les habitants s’étaient mobilisés comme un seul homme pour veiller au grain. Les jeunes étaient tous vêtus d’un tricot blanc portant au dos le nom de l’association et à la poitrine du côté cœur, le sigle de celle-ci. Une partie s’était occupée de la vigilance en assurant un service d’ordre impeccable et une autre servait dans les locaux des repas. Leurs aînés s’occupaient de l’accueil chaleureux et convivial réservé aux invités comme seuls eux savent le faire, car habitués à de tels événements. Des fanions et banderoles aux couleurs nationales ornaient les ruelles et placettes du village s’ajoutant à la propreté éclatante grâce au grand nettoiement organisé vendredi par les villageois. Pour immortaliser cet événement phare qui restera gravé dans les mémoires et les annales des grandes fêtes qu’a vécues la région, les villageois photographient et filmaient toutes les scènes. La meilleure grande scène restera celle de l’arrivée des cinq voitures nuptiales attendues à l’entrée du village par une grande foule. Escorté par les vigiles, le cortège de voitures suivait à pas d’escargot une troupe de Ghaita, et les spectateurs suivaient dans une ambiance bon enfant, en versant de temps en temps des valses d’applaudissements. Les femmes agglutinées sur les balcons n’étaient pas en reste en lançant des youyous. Ce qui est surprenant, la Baraka dans les cœurs de ces villageois qui respirent la générosité s’est traduite dans la nourriture. C’est cette baraka qui fait que plus de 2 000 repas ont été servis et il en restait encore de la nourriture. Les équipes de serveurs qui ont commencé à servir les repas pour les invités dès 11 h du matin dans les cinq locaux ouverts à différents endroits à cet effet, ne se sont arrêtées qu’à 20h. Le reste de la nourriture pour qu’il ne soit pas avarié a été réparti par foyers. Cette fête a été couronnée par un gala non-stop qui a duré jusqu’au matin. Un gala qui a eu lieu sur une grande surface à l’air libre, animé par Agraw, Loualia Boussaâd ainsi qu’un grand nombre de chanteurs amateurs locaux. Nous avons questionné Khacham khelifa, le président de l’association Azar qui a livré ses impressions en homme visiblement très heureux. «Notre village a toujours donné l’exemple en ce qui concerne la solidarité et nous n’avons assuré que la continuité en organisant ce mariage collectif qui est une réussite totale. Des invités de marque ont répondu à notre invitation et nous les remercions pour cela. Côté moyens, nous n’avons manqué de rien. En plus de la prise en charge de certains frais de mariage de chaque marié nous avons distribué 42 kg de viande et un cadeau se résumant à un costume et un téléviseur couleur pour chaque marié. Nous remercions tous ceux qui nous ont aidés pour l’organisation de cette fête, notamment l’ensemble des membres de notre village qui ont veillé des nuits et des journées pour réussir un tel événement de communion. Je souhaite qu’une telle action de bienfaisance soit suivie par d’autres à l’avenir», a-t-il dit. Un notable du village intervenant à son tour, dira : «Qu’on ne se dise plus que nos jeunes sont des bons à rien. L’exemple de ces jeunes de l’association Azar nous a montré que chaque génération a eu son époque. Organiser un mariage collectif pour cinq villageois et une fête aussi importance où tous les membres du village s’étaient mobilisés comme un seul homme n’est pas une mince affaire. J’espère seulement que des jeunes comme Khacham existent dans chaque village de la Kabylie pour nous faire revivre un événement dans chaque contrée». Un jeune marié ne contenant pas sa joie dira aussi : «Sans la contribution de l’association Azar, en particulier, et des membres de mon village, en général, je n’aurai jamais pu organiser une telle célébration de mariage. J’espère vivre un tel mariage collectif qui sera organisé pour d’autres jeunes afin que je puisse travailler comme membre actif dans l’organisation de la fête».

L. Beddar

Partager