La rentrée universitaire 2011/2012 à Béjaia sera, à coup sûr, celle de toutes les insuffisances ; des déficits enregistrés non seulement en places pédagogiques mais aussi en lits.
L’administration rectorale évoque dans un rapport lu devant l’APW par le vice-recteur chargé de la pédagogie « un retard important dans le lancement des projets programmés ».
Selon les termes du même rapport, « aucune infrastructure n’est réceptionnée en 2010/2011 ce qui a perturbé fortement nos prévisions et particulièrement les conditions d’accueil des nouveaux bacheliers. »
D’ailleurs, sur les 8256 bacheliers de la wilaya de Béjaia seulement 4300 d’entre eux ont pu s’inscrire à l’université A. Mira, donnant un taux de 52, 08% du total des effectifs reçus cette année au Bac. Les autres ont été affectés vers les universités de Sétif, BBA et Bouira notamment.
En sus de l’affectation de 3956 nouveaux bacheliers vers d’autres universités, l’administration rectorale a, selon des syndicalistes, décidé unilatéralement de ‘’geler’’ quelques filières, dont les sciences économiques, commerciales et de gestion, la sociologie, Droit, Lettres arabes entre autres. « Il s’agit d’un gel temporaire » a expliqué aux élus de l’APW le vice-recteur chargé de la pédagogie, promettant que ces filières seraient rouvertes une fois les projets de réalisation des deux nouveaux pôles universitaires d’El-Kseur et Amizour de 3000 places pédagogiques chacun réceptionnés. Parallèlement, 1254 bacheliers natifs des wilayas limitrophes ont été affectés à l’université de Béjaia cette année.
L’administration rectorale précise dans son rapport que les filières à recrutement national sont très demandées par les nouveaux bacheliers affectés à l’université de Béjaia, à l’image des sciences infirmières. Une filière, précise-t-on, ouverte pour la première fois à l’enseignement supérieur. Il a rappelé au passage que les besoins exprimés par l’administration de l’université de Béjaia s’élevaient à 18000 places pédagogiques. Au chapitre hébergement, au moins 1550 demandes de chambre déposées par de nouveaux bacheliers demeurent jusqu’à maintenant pendantes au niveau de la Direction des œuvres universitaires de Béjaia. Les responsables en charge de ce volet imputent, eux aussi, cette triste réalité à la non-réalisation de nouvelles structures d’hébergement sur le territoire de la wilaya. Depuis le début de l’opération de dépôt de dossiers d’hébergement début août par les nouveaux bacheliers, seulement 2195 demandes ont été satisfaites sur un total de 3745 dossiers déposés. Pour parer à ce déficit criard en lits dans les dix résidences U de Béjaia, la DOU compte « exploiter les lits des étudiants transférés, des étudiants en fin de cycle », et ce, pendant la session de rattrapage.
Deux nouvelles résidences devraient être réalisées dans les prochaines années sur les territoires des communes d’El-Kseur et Amizour dont la capacité d’accueil serait de 3000 lits chacune, soit un total de 6000 lits. Mais les deux futurs pôles universitaires sont pour l’heure au stade embryonnaire. Raison ? Les deux projets en question sont en étude, phase 1. L’université de Béjaia accuse également des « insuffisances » en matière d’encadrement pédagogique, reconnait l’administration rectorale. Cela au regard du nombre d’étudiants qui est passé de 8500 en 2000 à 41500 étudiants en 2011, affectant, au final, la qualité de l’enseignement.
Les enseignants de l’université de Béjaia seraient d’ailleurs tentés de reprendre le chemin de la protestation pour réclamer, comme ce fut le cas l’année dernière, le départ du recteur. Force est de supposer que la rentrée universitaire 2011/2012 à Béjaia à l’aune des carences tous azimuts s’annonce d’ores et déjà chaude.
Dalil S.

