“Placer l’entreprise au centre des politiques économiques”

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“Le FCE tient à souligner de nouveau avec force le besoin d’une véritable démarche de développement économique centrée sur l’entreprise… C’est sur la base d’une telle démarche qu’un véritable consensus de tous les acteurs économiques et sociaux mérite d’être organisé”. C’est ainsi que le Forum des chefs d’entreprise a clôturé son document de réflexion sur la démarche initiée par les pouvoirs publics dans le souci d’élaboration d’un pacte économique et social, publié dans le numéro 50 du bulletin mensuel du FCE. A cela viennent s’ajouter les points de vue du forum sur l’ensemble des politiques initiées par l’Etat dans l’objectif de relancer le processus de développement économique et social. Pour le FCE donc, l’entreprise doit être au centre de la politique économique. A cet effet, cette entité doit, argumente le FCE, être reconnue dans le rôle économique et social essentiel qui lui est dévolu afin de dépasser son stade de marginalisation. “Cette réhabilitation doit s’accompagner, soutient le forum, de celle de l’Etat dans son rôle de régulateur de l’économie”.Il souligne aussi l’impératif d’opérer la modernisation de l’administration économique. Le forum des chefs d’entreprise a, dans la même logique, à formuler des propositions sur certaines questions importantes relatives à la sphère économique. Il s’agit de la mise en place d’un plan de développement volontariste pour une relance durable de la croissance économique, la politique du logement, le programme de mise à niveau des entreprises, la politique de la formation et la politique sociale… Les conditions de l’ouverture de l’économie nationale et des menaces qu’elle véhicule pour l’entreprise algérienne font également partie, des dossiers prioritaires au yeux du FCE, au même titre que l’économie informelle. Le document fait état des principaux fondements de la réflexion engagée par le FCE à titre de contribution à l’élaboration d’un pacte économique et social. Trois niveaux de préoccupation y sont exprimés. Il est question de la finalité du débat économique, tout d’abord. De l’avis du FCE, les initiatives du dialogue menées jusque-là par l’Etat sont orientées sur des préoccupations de court terme dans le but avéré est d’apaiser la sphère sociale.Il faut donc, selon l’association patronale, recentrer le débat sur les sérieuses réformes pour une relance soutenue. En second lieu, l’on soulève la problématique du rôle que doit jouer l’entreprise au sein d’une économie en faisant d’elle le vecteur essentiel du développement économique national. Les obstacles à ce projet ont été recensés, note le texte, par les institutions nationales et exposés dans un document intitulé “Placer l’entreprise au centre des politiques économiques”, ainsi que par des organismes internationaux dont la Banque mondiale qui a signé un rapport sur les pratiques d’affaires en Algérie.Le FCE souligne sur ce chapitre que les solutions préconisées, même éfficaces, ont été lentes à être appliquées sur le terrain. Car il va sans dire, selon le forum, qu’“il est, fondamental que l’entreprise soit reconnue comme un partenaire à part entière,dans une économie de marché qui se construit”.En troisième lieu, le FCE soutient que les principaux axes prioritaires des pouvoirs publics, dont la concrétisation des objectifs a enregistré de grands retards, sont “des ponts d’entrée inévitables pour tout débat économique sérieux”. Il énumérera quelques-uns : le poids de l’économie informelle, les implications de l’ouverture commerciale en cours (OMC, et Union européenne) : la disponibilité et la qualité de l’information économique. Il est souligné aussi, les difficultés de transition vers une économie de marché et celles de la nécessaire voire vitale modernisation du cadre institutionnel régissant l’activité de l’entreprise.D’autre part, le FCE se félicite des résolutions des pouvoirs publics à travers l’élaboration d’un programme ambitieux d’investissement. Toutefois, il avertit des risques latents qui découleront des décisions d’orienter les ressources financières, la pression politique aidant, vers la consommation immédiate. En fait, le forum rejoint par là les critiques de nombreux experts, qui ont soulevé l’irrationnalité économique de conserver les 55 milliards USD de ressources disponibles dans le cadre du nouveau plan de la relance économique à des secteurs “budgétivores” et non à ceux créateurs de richesse. “Un risque qui n’est pas totalement évacué, argumente le FCE, si l’on considère la croissance fulgurante des importations (près de 40%) entre 2003 et 2004, y compris pour les produits destinés à la consommation finale des ménages et des administrations”. Et d’ajouter plus loin que “ce programme aussi ambitieux soit-il ne doit en aucun cas être considéré comme la réponse appropriée aux problèmes structurels du développement à long terme de notre système économique”.Et s’il permet d’enclencher, soutient l’association de Omar Ramdane, une dynamique positive en termes de relance de la croissance sur le court terme, il laisse entièrement posé le problème de toutes les transformations indispensables que notre pays doit s’attacher à mener à bien pour se mettre sur la voie d’une croissance plus saine, plus forte et plus durable, seule voie, selon la même organisation, qui lui permette de sortir de la spirale actuelle du sous-développement.

Elias Ben

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