Pour la deuxième journée du colloque du HCA, organisé à Ouargla, les communications étaient axées essentiellement sur l’apport des études coloniales qui ont traité et étudié les sociétés amazighes d’Algérie. Ainsi donc, le mythe kabyle et l’identité kabyle dans l’anthropologie coloniale et les lectures contemporaines ont été présentées hier, à la maison de la culture Moufdi Zakaria de Ouargla.
De Ouargla : M. Mouloudj
Pour Melle. Guenfissi Hayet, enseignante à l’université de Bgayet, à la lecture des documents coloniaux, » une ville africaine illustre trouve son nom consacré dans les écritures et a fait l’objet d’un culte général « . Elle souligne, par ailleurs, que, tout au cours de leurs écrits, » les colons ont mis un point d’honneur à accentuer, à observer à examiner et à analyser avec un grand engouement et intérêt particulier une partie de l’Algérie : La Kabylie « .
L’objectif de ces études réalisées sur les Kabyles, se résume, selon la conférencière » à manipuler et à dominer » le sujet d’études, en mettant en exergue » leur morphologie qui représente des analogies avec les peuples européens, et leur caractère farouche et indomptable, vénération de la liberté… « .
Sur ce point, il faut souligner que cette relecture du » mythe kabyle « , tel que présentée par Mme. Hammoud Leila, de l’université de Bgayet, ne doit en aucun cas éluder les spécificités et les caractéristiques, sociales, culturelles, pratiques religieuses&hellip,; de la Kabylie et doivent être au centre d’études et non de contre-étude. Sur ce, la politique arabe de l’administration coloniale, complètement occultée durant les débats, a produit un contre- effet de ce que » le mythe kabyle » pourrait produire.
Un autre point qu’il faut réinjecter dans le débat est l’arabisation à outrance menée par l’administration algérienne postcoloniale. Encouragée par une situation politique nouvelle, le fait amazigh se retrouve, encore une fois, la proie à abattre. La déclaration de Ben Bella, au lendemain de l’Indépendance nationale, » nous sommes des Arabes, des Arabes, des Arabes « , résumait, pitoyablement, ce qui allait être la politique linguistique, culturelle &hellip,; de la nouvelle Algérie qui a refusé les différences et tout simplement l’algérianité.
Un des intervenants s’est posé la question sur la nature de cette » algérianité » et son contenu. Une question qui mérite débats, car, si l’algérianité telle que présentée de la manière officielle, fondée, exclusivement sur la négation du fait amazigh, en déployant une politique hostile à toute expression contraire à la version officielle.
Sur un autre plan, » une négociation et un débat entre différentes identités » a été évoqué.
Sur ce, des interrogations ont été émises par les présents qui ont, surtout axé la nature du débat qui sera mené dans ces débats » entre identités « . Cette communication présentée par Serhane Ben Khemis, de l’université de Batna traitait, au fait, des perspectives futures du débat entre l’identité amazighe et l’identité arabe en Algérie.
Plusieurs autres communications ont été présentées, avant la clôture du colloque, en faisant appel à plus d’adhésion d’intellectuels dans le débat autour de l’amazighité même si, sa reconnaissance est devenue, grâce au travail des militants en dehors de ces cercles officielle, inéluctable.
M. M.