Trois élus dissidents expliquent leur démarche

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Après leur refus d’adopter le projet du budget supplémentaire de l’année en cours, trois élus de l’APC de Saharidj (2 du FLN et 1 du FNA), en dissidence contre le maire depuis le 18 août au sujet de la gestion des affaires communales, sont revenus à la charge, à travers une longue déclaration dont nous détenons une copie, pour expliquer cette fois-ci leur démarche.

Une démarche que d’aucuns parmi la population de la commune mettent en doute, car celle-ci intervient un peu tardivement et tout juste à l’approche des échéances électorales. A travers cette même déclaration, les élus dissidents interpellent les autorités locales dans le sens d’apporter la lumière sur les zones d’ombre dans la gestion de la commune.

Ainsi, pour les trois élus, durant ces 4 ans de cohabitation, ils n’ont pas manqué une occasion pour manifester leur mécontentement à travers des procès verbaux notamment ceux du 25/10/2010 et 08/12/2010, reprochant au maire ses propres erreurs. Ce dernier, notent-ils, s’est même excusé en promettant de se ressaisir. Or, se désolent-ils, “les faits sont tout autre et les recommandations des commissions de la wilaya qui se sont succédées n’ont jamais été appliquées, puisque le maire persiste dans sa gestion avec en plus des irrégularités plus graves”. Pour étayer leur propos, ils ont mentionné entre autres, “conflits et inégalités entre employés, dysfonctionnement dans la gestion administrative, absence des chefs de service et de bureau, entraves aux prérogatives du secrétaire général, non-respect de la réglementation et des orientations des commissions d’inspection ainsi que des décisions prises lors des délibérations, mauvaise gestion du parc communal, dépenses excessives en fournitures de bureau et autres équipements, achat de matériaux inutiles, réfection sans effet de l’éclairage public, absence de prise en charge des doléances des citoyens, location du matériel communal sans contrat, postes d’emploi fictifs, non-recouvrement des recettes du patrimoine communal”. En conséquence, ils ont décidé ensemble, c’est-à-dire à trois, en l’occurrence Ouarab Ahcene du FNA, Hamiche Belkacem et Irnatene Mouloud du FLN, de “demander à la tutelle une enquête minutieuse, avec des mesures appropriées ainsi que le blocage des délibérations jusqu’au résultat de l’enquête et la tenue de rencontre de proximité avec les citoyens pour expliquer leur démarche”. Rappelons que l’Assemblée populaire de cette commune, composée de sept sièges, et remportée par le RND avec deux sièges, s’est réduite à fonctionner en ce moment, uniquement avec le maire et son adjoint du RCD, et ce depuis le mois d’août dernier, date du début du conflit entre ces trois élus et l’édile communal.

A noter, par ailleurs, qu’un élu FFS a claqué la porte il y a une année, un autre du RND a été réduit à une incapacité de travail de longue durée suite à un problème de santé. Cette situation inextricable n’a fait que compliquer le fonctionnement de la commune. Soulignons que la crise actuelle a failli se compliquer davantage, après que le maire ait défoncé les portes des antennes administratives de Illilten et M’zarir pour récupérer des documents d’état civil signés à blanc par ses adversaires en qualité de délégués de ces localités. Des documents qu’il remettra entre les mains des services de sécurité avant de les restituer aux élus concernés. Ce dernier acte a été considéré par l’opinion locale comme étant un geste d’apaisement et de monnaie d’échange contre leur collaboration dans les délibérations de l’assemblée. Mais en vain, puisque le statu quo est toujours en vigueur.

Mohand Meghellet

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