Il est certainement impossible de mémoriser un événement important dans l’histoire sans parler de ceux qui l’ont marquée. La guerre de libération nationale n’est pas seulement un événement mais un long combat, de plusieurs générations et pendant plus d’une décennie durant laquelle des milliers d’âmes sont tombées au champ d’honneur pour que l’emblème national triomphe parmi les nations. Ces héros, qui ont pu délibérer le peuple algérien du joug colonial français et qui ont arrosé de leur sang le sol de l’Algérie, ne pourront s’effacer des mémoires de tous ceux qui portent l’amour de la patrie dans leur cœur. Saïd Derdar que nous évoquons, aujourd’hui en cette date historique, est l’un de ces martyrs qui demeurent vivants pour toujours dans le cœur et les mémoires. Saïd était un jeune homme originaire de la localité de Beni Zmenzer. Il était encore lycéen et n’avait que 20 ans quand il décida de rejoindre le maquis. Issu d’une famille de patriotes, le Chahid Saïd Derdar a, en effet, suivi le chemin tracé par les siens, à savoir son père et son oncle, ainsi que celui de tant d’autres qui ont fait naître en lui la volonté et le courage dont il fut armé depuis son jeune âge pour servir son pays. Etant un lycéen plein de qualités et de valeurs morales, Saïd avait également la foi et la conviction que le meilleur service qu’il puisse rendre à son pays, en cette époque, est de rejoindre les rangs des combattants pour la libération nationale. C’est ainsi, qu’un beau jour du mois de juin 1957, son rêve fut réalisé et ce après avoir fait une formation militaire au sein de la gendarmerie française de Tizi-Ouzou où il obtint un diplôme en préparation militaire. Selon de nombreux témoignages, des siens et de ses compagnons, Saïd Derdar veillait à la sensibilisation des jeunes de sa génération sur les principes et les valeurs patriotiques ainsi que sur l’importance de sacrifier sa vie pour rendre son honneur et sa liberté à son pays. Le jeune Chahid Saïd Derdar est tombé au champ d’honneur, à la fleur d’âge (à 22 ans), les armes à la main, après deux ans de combats et de maquis, et ce lors d’un ratissage de l’armée française dans la région 3, après avoir été blessé et évacué dans un abris par ses compagnons d’armes, et avoir perdu beaucoup de sang suite à sa blessure à la cuisse. Ainsi, était la mort du jeune Chahid et de l’héros… Il est à noter qu’actuellement un CEM et une rue, au chef lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, portent le nom de cet héros et grand Chahid, Saïd Derdar.
Rachida Selmani