Une annulation et des interrogations

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Un programme s’étalant sur deux journées à savoir celles du lundi et mardi, a été retenu cette année par la wilaya de Bouira à l’occasion de la commémoration du 57e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération.

La première partie du programme prévu le lundi et comportant plusieurs points dont entre autres, plusieurs inaugurations dans les communes d’El-Esnam et de Bouira notamment, sera exécutée et menée à terme, mais pas la seconde coïncidant avec la journée du 1er Novembre.

En effet, et après une halte au niveau du carré des martyrs de la wilaya et la traditionnelle pose de gerbe de fleurs et la lecture de la Fatiha, la visite sera purement et simplement annulée, sans aucune explication ne soit donnée aux représentants de la presse venus couvrir les festivités commémoratives, qui pourtant ont cherché à connaître les raisons de cette annulation d’autant plus qu’il s’agit de la célébration d’une date hautement symbolique. Les journalistes resteront donc sur leur faim. Il est utile de souligner que le programme de ce deuxième jour de célébration, dont notre bureau a été destinataire d’une copie, a prévu plusieurs haltes notamment dans les communes de Chorfa, M’chedallah, Haïzer et Taghzout. Pose de première pierre pour la réalisation de nouvelles infrastructures publiques, inaugurations de projets, inspection d’autres ou encore la mise en service de réseaux de distribution de gaz de ville, ce sont là les quelques points inscrits au programme. Cependant, tout cela sera annulé à la dernière minute, et reporté pour on ne sait quelle date. L’on est en droit de s’interroger sur une telle annulation, la première du genre à l’occasion d’un 1er Novembre depuis l’installation d’Ali Bouguerra, le wali de Bouira. Il faut dire que des annulations de visites officielles, il y en a eu beaucoup et c’est un fait tellement courant. D’ailleurs, combien de visites ministérielles et du wali ont été par le passé annulées la veille pour des raisons techniques ou autre. Seulement, une annulation intervenant à l’occasion de la célébration d’un événement comme le Premier Novembre, cela n’est jamais arrivé à Bouira. D’habitude, les autorités de wilaya n’ont jamais dérogé à cette règle qui veut que la date du Premier Novembre soit à chaque fois fêtée dans une contrée de la wilaya avec au menu, des recueillements et des inaugurations. Cette fois-ci, certains points prévus ont été carrément zappés du programme. Cela étant dit, et selon des indiscrétions, bon nombre de projets inclus dans la visite prévue ce 1er novembre ne seraient pas prêts pour l’inauguration. Ce serait le cas à Ath Yekhlef dans la commune de M’chedallah, où le CEM se trouve encore en travaux. Dimanche dernier, des ouvriers ont été aperçus à une heure très tardive de l’après-midi sur le chantier et travaillaient à une cadence effrénée afin de poser les panneaux ornant la devanture de cet établissement. Cependant, et contrairement à ce qui a été annoncé dans le programme de la wilaya où il est clairement mentionné “ouverture et baptisation du CEM d’Ath Yekhlaf du nom du chahid Amiri Mohamed», l’établissement sera seulement baptisé du non de ce chahid par les autorités locales à leur tête l’APC de M’chedallah, en l’absence des autorités de wilaya. Son ouverture quant à elle, sera ajournée. Un peu plus loin de ce site, à l’entrée de la ville de M’chedallah, d’autres ouvriers ont été aperçus le même jour, c’est-à-dire dimanche sur un site où était érigé une stèle à la mémoire des martyrs. Là encore, et au regard de la cadence avec laquelle s’employaient les ouvriers sur le site, les travaux semblaient vraisemblablement accuser un retard. Cette stèle a été toutefois, inaugurée hier en présence des autorités communales. Pis encore, certains élus locaux de la région de M’chedallah ne sont pas du tout favorables pour l’inauguration en pompe de projets implantés dans leur localité dont beaucoup de travaux restent encore à achever. A Bouira, on a souvent reproché aux autorités locales l’ouverture un peu prématurée d’établissements notamment scolaires. Cela a été fait par le passé et même tout récemment. Dans l’entourage de certains élus communaux, l’on évoque avec insistance le cas du CEM de Toghza, dans la commune de Chorfa, inauguré en tout début de l’année où l’édifice ne semblait pas tout à fait être prêt pour l’ouverture. Un cas similaire est signalé à Aghbalou où les tentatives d’ouvrir un nouveau collège, il y a de cela quelques semaines, ont buté sur le refus catégorique des parents d’élèves. L’ouverture a été reportée car énormément de travaux restent à achever. Selon des sources bien informées, le wali ne pourrait pas accepter l’idée que ce collège soit ouvert au début de l’année prochaine comme le souhaitent les élus locaux. Mais pourquoi voudrait-on inaugurer des infrastructures, non encore achevées, si l’on sait que des dysfonctionnements verront le jour aussitôt ouvertes. Pour revenir à la visite annulée d’hier, il est aisé de deviner que certains services ont préféré se leurrer la face en ignorant la faisabilité de l’inauguration ou non des projets concernés.

Des services techniques, ceux de la commune, en passant par la daïra, à la wilaya exécutent-ils parfaitement leurs tâches ? Pas évident à croire, sinon comment expliquer l’annulation d’une visite où était prévue l’inauguration de plusieurs projets ?

D. M.

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