“Le peuple veut un changement radical”

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M. Benyounès a mis à l’index «la bande des neuf» qui est, à ses yeux, responsable de la situation autant que le gouvernement.

Le secrétaire général de l’UDR, Amara Benyounes, s’est montré jeudi très optimiste, quant à l’agrément prochain de son parti. «Notre dossier est complet et conforme à la loi», a-t-il plaidé avec beaucoup de confiance.

«Je ne pense pas qu’on va refuser l’agrément à l’UDR. Si la loi actuelle est appliquée, le parti sera de fait agréé parce que le dossier est complet et conforme à la loi», a déclaré Amara Benyounes, sur les ondes de la chaîne 2 lors de l’émission Thimlilith. Celui-ci a estimé également que son parti compte prendre part aux prochaines législatives. «On tiendra une réunion des wilayas du centre le 19 novembre, pour l’Est, le 26 novembre et pour l’Ouest, le

3 décembre, pour remobiliser les militants ; après, c’est clair qu’on ira vers un congrès. Ce sera soit un congrès extraordinaire, soit un congrès constitutif si la nouvelle loi venait à l’exiger», a-t-il indiqué. Pour rappel, l’Union pour la démocratie et la république (UDR) a déposé son dossier d’agrément depuis 2004, sans qu’aucune réponse ne lui soit fournie. M. Benyounes, tout en déplorant ce long retard de l’administration et partant, du pouvoir en place, ajoutera que même «les partis politiques existant ne souhaitent pas de voir de nouveaux partis agrées». Dans ce sens, M. Benyounes a mis à l’index «la bande des neuf» qui est, à ses yeux, responsable de la situation autant que le gouvernement. «Le peuple veut un changement radical, il veut de nouvelles têtes au pouvoir comme au sein des partis dits d’opposition. Cela est impératif afin de donner un nouveau souffle démocratique pour l’Algérie», a-t-il souligné. A cet effet, le même responsable a précisé que la naissance de nouveaux partis politiques permettra de procéder à un changement pacifique et dans un processus démocratique». Dans le même ordre d’idées, Amarra Benyounes a dénoncé la répression systématique des manifestations dans la capitale, ces derniers temps. Il a estimé que le peuple ne veut pas la violence. «L’Algérie est entre les deux extrêmes, celle de l’alliance, qui veut faire croire que tout va bien et de l’autre côté les islamistes meurtriers». Par ailleurs, le secrétaire général de l’UDR a estimé que la réforme lancée par le président «ne marche pas comme il le faut». «Le président de la République a fait son discours au mois de mai, et ce n’est que maintenant que le parlement a voté la loi électorale». Abordant le sujet d’une éventuelle révision de la constitution, Benyounes a affirmé que la seule priorité maintenant et d’avoir une constitution démocratique et républicaine. «Je suis sûr que le président de la République ne va pas accepter de faire une constitution islamiste», a-t-il rassuré. Interrogé sur la constituante, Amara Benyounes a tenu à préciser qu’il est complètement contre, car selon lui, cela peut mener vers un deuxième accident démocratique en Algérie. «Je suis contre la constituante et l’exemple tunisien m’a donné raison. Malgré tout ce qu’on dit sur le parti tunisien El Nahdha, il reste un parti islamiste et la constitution automatiquement sera d’obédience islamiste». A la question de savoir le point de vue de l’UDR sur le quota qu’a donné le gouvernement à la femme au parlement, Benyounes a répondu que son parti a salué cette décision. «Il faut imposer le quota. Je suis étonné de voir des partis politiques qui refusent ce quota, on ne dirait pas que l’Algérie est le pays de Tinhinane, Fatma Nsoumer et d’autres femmes militantes. L’UDR compte donner un taux de 50% à la femme au sein du parti». Estimant que la grande injustice exercée à l’égard des femmes algériennes reste le code de la famille. Abordant le domaine économique, le même responsable a indiqué que l’Algérie est loin des grands enjeux économiques. Selon lui, l’économie algérienne doit procéder à deux importants changements : «Premièrement, il faut absolument passer de l’économie dirigée à l’économie de marché. Il faut également sortir de l’économie pétrolière», a-t-il souligné. En effet, ces deux facteurs sont liés, car pour sortir de la dépendance pétrolière, il faut allers vers l’économie de marché et ouvrir des entreprises privées. «Les grands socialistes dans le monde ont compris que l’économie de marché est la seule solution pour avoir une économie forte. Le meilleur exemple reste la Chine, qui est devenue parmi les grandes puissances économiques dans le monde, quand elle a adopté le capitalisme», a-t-il conclu.

Samira Saïdj

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