Inauguration d’une fresque du Rebelle

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C’est M. Mahfoud, l’un des plus anciens animateurs du mouvement associatif de Raffour, qui a pris l’initiative de faire appel à un talentueux artiste peintre, M. Baloul en l’occurrence, pour ériger une fresque géante de Matoub Lounès sur une façade d’un bâtiment.

Une esquisse des plus réussies qu’il a lui-même financé et où l’artiste peintre a mit tant de cœur. Tout autour du portrait géant, ont été peintes les dates marquantes du parcours de Matoub, tel que sa date de naissance, celle de sa première chanson, celle de son enlèvement et, enfin, la date de son assassinat. L’ensemble, tout en couleurs, occupant deux panneaux entiers de la façade latérale du bâtiment. Un chef d’œuvre devant lequel sont tombés en admiration les invités d’honneur et l’immense foule qui les accompagnait. C’est à la mère du rebelle que revenait l’honneur d’inaugurer cette grandiose œuvre, devant laquelle Na Aldjia n’a pu réprimer une forte émotion laissant transparaître des larmes sous les ovations de la foule qui partageait son émoi. Avant de procéder à l’inauguration, Na Aldjia a fait un détour par la Maison de la culture de Raffour, baptisée au nom de Matoub, accompagnée de son gendre Salah, époux de Malika et membre fondateur de la fondation qui porte le nom du rebelle, et de Dalil Makhlouf, président de l’association Tagmats domiciliée en France. Le cortège s’ébranla, ensuite, à pied, vers le lieu où s’est déroulée la cérémonie, empruntant le boulevard principal qui traverse le centre ville, suivi de plusieurs dizaines de jeunes qui improvisèrent une marche le long de l’artère, en paralysant la circulation et en lançant à gorge déployée des slogans dénonçant l’assassinat du rebelle et exigeant la vérité sur ce crime. Un groupe de femmes lancèrent de stridents you you et brisèrent la profonde émotion qui enveloppa la foule. En marge de cette émouvante cérémonie, le président de l’association Tagmats nous apprendra que l’opération de rénovation de plusieurs stèles du rebelle, dégradées ou saccagées à travers toute la Kabylie, est lancée depuis quelques semaines. Une opération rendue possible après que des quêtes et collectes de fonds, lancées depuis 2008 à travers plusieurs villes françaises, ont permis de réunir la somme nécessaire.

Oulaid Soualah

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