“Nos élus nous ont manipulés et menti !’’

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Tôt dans la matinée hier, une centaine de commerçants de la rue Ghalia, ont organisé un sit-in devant l’APC et le siège de la wilaya de Bouira, dans le but d’exiger de mettre fin, à l’arrêté d’expulsion qu’ils jugent injuste, prononcé à leur encontre par les autorités de la wilaya.

En effet, c’est vers les coups de 8h du matin, que ces commerçants en colère, se sont donnés rendez-vous devant la mairie de Bouira, pour crier leur désarroi. Une foule compacte s’est amassée aux abords de l’APC, en exigeant de rencontrer le P/APC et lui faire part de leur incompréhension vis-à-vis de ces avis d’expulsion, qu’ils jugent “incongrus’’. “Nous sommes ici, avec la ferme intention de nous insurger contre la décision qui a été prise à notre encontre. Une décision, qui ne repose sur aucune base juridique viable, ni même un avis d’expert compétent», s’insurgera un commerçant. Avant de rajouter : “C’est un arrêté arbitraire !”

Quelques instants plus tard, les protestataires apprendrons que le P/APC de Bouira a émis une fin de non-recevoir à leurs exigences. Cette nouvelle a été accueillie par des slogans hostiles à cet élu. Par la suite, la décision a été prise de marcher vers le siège de la wilaya de Bouira, dans le but de rencontrer le premier magistrat de la wilaya. Tout au long de cette marche, les manifestants ont crié haut et fort leur indignation face à ce qu’ils ont qualifié “d’injustice flagrante’’. Il est utile de signaler, que cette procession a été fortement encadrée par les services de police, afin d’éviter tout débordement. Vers 10h30, les commençants avaient déjà pris d’assaut le parvis de la wilaya… Devant cette marée humaine, les services de sécurité ont joué la carte de l’apaisement et de la sagesse. Pourtant, rien ne semblait calmer les ardeurs de ces citoyens. L’un d’entre eux, s’exclamera : “Ils veulent nous chasser de nos maisons, ils veulent raser nos propriétés ! Jamais, ils n’y parviendront, jamais !” Un autre plus virulent, s’écria : “Ces dirigeants sont des affairistes et des manipulateurs ! Ils ont ourdi un complot juste pour nous mettre à la rue, honte à eux, honte à leur conspiration.”

Au fil des minutes, l’atmosphère devenait de plus en plus tendue, les agents de l’ordre dépêchés sur place, essayaient de calmer les esprits, mais en vain… Un officier tentera d’orienter ces commerçants vers le chef de cabinet de la wilaya, pour qu’ils lui exposent les faits, c’était peine perdue ! Un contestataire en verve dira : “On exige de rencontrer le wali sur le champ ! C’est le seul interlocuteur viable, les autres ne sont que des subalternes.” Le porte-parole de ces commerçants expliquera : “Jeudi dernier, on a reçu un jugement de la justice, stipulant que nous devons plier bagage au plus tôt. Cette décision, infondée et complètement ridicule a été prise, par un comité de soi-disant experts du CTC. Cependant, cette dernière n’a jamais mis les pieds dans notre quartier, ni même dans nos locaux ! C’est une commission factice, fabriquée de toutes pièces, avec la seule intention de nous chasser !” Avant d’enchaîner : “Il y a de cela quelques mois, des individus se sont fait passer pour des agents du recensement économique et sont venus nous inspectés. Et à notre grande surprise, c’est sur les bases des rapports remis par ces usurpateurs, car en vérité c’étaient des agents du CTC, venus en douce, que les certificats de non-conformité ont été dressés !», et de conclure : “Vous voyez un peu les méthodes employées par nos dirigeants… C’est d’une bassesse et d’un mépris déconcertant !” Après moult tentatives de rencontrer le premier responsable de la wilaya, qui se sont avérées infructueuses, la foule s’est dispersée dans le calme, tout en promettant de revenir à la charge. : “On reviendra demain après demain et chaque jour que Dieu fera ! Une chose est certaine, on ne laissera jamais nos biens se faire démolir injustement, on se battra pour chaque centimètre carré car nos parents et grands-parents sont morts pour cette terre et ces biens», promettra ce commerçant.

Ramdane B.

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