C’est un établissement primaire, qui accueille pas moins de 160 élèves, à qui on a carrément tourné le dos, selon plusieurs membres du collectif des parents d’élèves, qui ont sollicité l’hospitalité de nos colonnes pour dénoncer le peu d’intérêt accordé à cette école depuis sa mise en service, dans les années 1990, par les autorités locales, notamment l’APC à laquelle incombe l’entretien des établissements scolaires du primaire. Sur les lieux, la première carence, qui a accroché notre regard, fut une ouverture à proximité du portail d’entrée, la porte étant disparue, cet orifice de 2m de hauteur sur 1m de largeur a été condamné à l’aide de briques entreposées sommairement l’une sur l’autre, non scellées avec du ciment. Ces lourdes pièces constituent un véritable danger pour les petits écoliers, surtout avec le sommet dangereusement incliné vers l’intérieur de la cour, juste à l’endroit où viennent s’adosser les enfants pour s’exposer au soleil, il suffirait d’une légère poussée que ce dangereux panneau ne s’effondre, il ne tient que par un fragile équilibre. Nos accompagnateurs nous conduisirent vers le compteur du gaz de ville installé dans le mur d’enceinte, et de cet équipement, s’échappe l’odeur caractéristique du gaz qui laisse conclure qu’il y a une fuite, cela pour n’évoquer que les cas qui nécessitent une prise en charge urgente et qui ne doit souffrir d’aucun retard. Pour le reste de l’édifice, et suite au délaissement de cette école, un collectif de parents s’implique et se lance dans des opérations de rénovation, en commençant par le désherbage et un nettoyage général de la cour non aménagée et des espaces alentours, avant de s’atteler aux ravalements des façades intérieures et extérieures, le remplacement des vitres cassées et de la boiserie détériorée, le ravalement et le curage des équipements de chauffage (poêles et cheminées) et la pose de la clôture de la partie sud à l’aide de grillage. Pour ne pas perturber les cours ou gêner l’activité de l’école, cette équipe de volontaires travaillait durant les week-ends et les jours de repos. L’ancienne citerne, utilisée pour l’alimentation en eau, étant usée et rouillée, les mêmes parents l’ont remplacée par une autre toute neuve en puisant dans la caisse après une quête qui a servi à financer toutes ces opérations évoquées. Malheureusement, à ce jour, l’APC ne s’est pas manifestée pour procéder au raccordement de ce nouveau réservoir d’eau. Une dernière action, enfin, à mettre à l’actif de ces parents modèles et qui mérite d’être évoquée, c’est le fait d’avoir collecté des…jouets et en avoir fait don à la crèche de cette école. Sur le volet équipements pédagogiques, il y a lieu de signaler qu’il n’a jamais été renouvelé et ce depuis la première dotation lors de sa mise en service, y compris pour les tableaux en bois et l’utilisation de la craie, comme au bon vieux temps, alors que l’heure est à l’électronique et au data show. Avant de les quitter, les parents volontaires nous informeront que des négociations sont en cours avec un entrepreneur qui aurait accepté de leur fournir du gravier fin qui servirait au revêtement de la cour. Voila où nous en sommes arrivés dans ces contrées reculées, où le citoyen se voit contraint de se substituer à l’état, si l’on ajoute à cette opération, qui ne peut être qualifiée que d’envergure, celle des habitants des cités Boukrif Aïssa et Aoudia Salah, dans la nouvelle ville, qui ont lancé des opérations non seulement de nettoyage mais aussi …d’aménagements et de réfections d’ouvrages et d’espaces verts de ces deux importantes cités, à la seule différence que pour ces dernières opérations entreprises en plein centre de la nouvelle ville et en bordure du boulevard principal, un tronçon de la RN30, de surcroît emprunté par tous les officiels en visite dans la région, l’APC s’est activement impliquée en mettant les moyens nécessaires à la disposition des volontaires, ce qui n’est pas le cas de l’école primaire Ladj Hocine, située dans un coin discret, loin des regards gênants en périphérie sud de Raffour.
Oulaid Soualah
