Lors de la réunion qui avait lieu mardi, entre les commerçants de l’ancienne ville de Bouira et le premier magistrat de la wilaya, ce dernier, a finalement cédé en promettant de ne pas procéder à la démolition de leurs locaux.
En effet, c’est après plus de trois heures de réunion et de discussions à bâton rompu entre les deux partis, que le wali aura écarté l’éventualité d’une expulsion et de démolition de ces locaux, jugés comme étant ‘’ la mémoire de Bouira’’, par leurs propriétaires. Selon Djamel, un commerçant membre de la délégation qui a pris part à cette réunion : » Le wali s’est montré retissant à nos propositions. D’ailleurs, cette entrevue a failli tourner court… Face à l’intransigeance de M. Bouguera, nous avons rétorqué par notre inébranlable attachement à nos locaux et surtout au symbole qu’ils représentent « , » S’ensuivirent d’âpres négociations qui ont mené à la décision d’abandonner la démolition et réfléchir à d’autres voies qui permettraient l’aboutissement du projet d’aménagement de l’ancienne ville de Bouira, sans toucher à son histoire « , a-t-il ajouté. A signaler qu’une autre réunion est prévue pour demain, dimanche, dans le but d’étudier les différentes mesures à prendre et clarifier la situation. Pour rappel, ces commerçants avaient engagé des mouvements de protestations, qui ont atteint leur point d’orgue durant la soirée de mardi dernier, où, ils avaient fermé la route qui mène vers l’ancienne ville de Bouira, à l’aide de pneus enflammés et de blocs de pierres. Toutefois, ce volte-face des autorités de la wilaya et à leur tête son premier responsable, soulève quelques interrogations…Comment expliquer que le wali, qui s’est forgé une réputation de ‘’ démolition man’’, afin de rénover la ville de Bouira, a pu faire marche arrière sur un tel dossier ? Comment peut-on interpréter le fait que des centaines de manifestants fassent de manière quasi quotidienne des sit-in devant le siège de la wilaya, avec l’intime intention de rencontrer le wali, et repartent berdouilles à chaque fois… A titre d’exemple les villageois d’Ouled Rached, qui ne cessent de réclamer un entretien avec le premier magistrat de la wilaya, sans jamais y parvenir et en même temps… Des commerçants, qui au bout de deux sit-in, se font ‘’ inviter’’ au dialogue, par ce même wali ? Selon un élu local, interrogé sur le sujet, la raison résiderait d’après lui, dans la ‘’manière’’ et aussi, le ‘’ poids’’ des actions. : » Les commerçants de la rue Rahim Gallia, ont su comment profiter de la situation, en intensifiant leurs actions, arrivant même à provoquer de véritables scènes de révolte. Outre cette façon de protester, qui peut sembler virulentes, les commerçants, comme chacun le sait, ont un puissant lobby ! Les autorités, aussi fortes et solides soient-elles, ne peuvent faire le poids « , affirmera-t-il. Avant de rajouter : » En sa qualité de commis de l’Etat, le wali ne peut se permettre de risquer une grogne aussi importante que celle de cette corporation, à savoir, les commerçants. Il doit jouer constamment aux équilibristes, afin d’assurer une certaine stabilité dans sa wilaya, au prix, d’une inégalité entre les affaires qu’il doit gérer « , notera notre interlocuteur. Par ailleurs, les citoyens de Bouira s’accordent tous à dire qu’un aménagement du centre historique de Bouira est plus que nécessaire, quitte à démolir le vieux bâti, qui, selon eux ‘’enlaidi’’ la ville. Quoi qu’il en soit, ce recul des autorités concernant la démolition des locaux commerciaux de l’ancienne ville de Bouira, dénote une certaine fébrilité de ces autorités et une peur d’éventuelles grognes sociales, dont cette affaire des commerçants serait le principal déclencheur.
Ramdane B.
