Les habitants de Tizoughar ne décolèrent pas

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Les habitants de Tizoughar qui sont montés au créneau mardi dernier, en fermant le siège de la daïra de Bechloul sont en phase de passer à la vitesse supérieure en annonçant des actions ‘’ plus radicales ‘’ affirment-ils et ce pour se ‘’ faire entendre des pouvoirs publics.’’

En effet, selon une déclaration dont nous détenons une copie, les villageois de Tizoughar ont été contraints de quitter leurs terres suite à la réalisation du barrage de Tilesdit. ‘’ Vers la fin de la réalisation du barrage, les eaux ont englouti notre centre de santé notre école, le réseau AEP, l’électrification rurale et l’unique chemin qui menait à notre localité ‘’ déclare M Bechlaoui, président de l’association Tizoughar. Si les riverains, explique-t-il, ont été dépossédés de leurs terres moyennant des ‘’ prix symboliques ‘’, il demeure néanmoins que les terres qui ne sont pas submergées par les eaux ainsi que leurs habitations sont toujours exploitables, mais en l’absence d’une route pouvant les y emmener, la région est totalement désertée. Avec la politique du gouvernement voulant fixer les populations sur leurs terres, l’association de Tizoughar a été créée pour justement permettre aux quelques 800 personnes ayant déménagées de ce village d’y retourner et de s’y fixer. Mais peine perdue puisqu’aucune oreille attentive n’a prêté une quelconque attention aux préoccupations de ces villageois.

“Beaucoup d’écrits ont été remis aux autorités locales (APC, Daira ) et même en mains propres à M le wali et à un député… ‘’ peut on lire dans le document. Toujours selon des membres de l’association rencontrés, ces derniers affirment qu’un PPDRI a été attribué. ‘’ Un PPDRI qui n’a jamais vu le jour et même le chef de daïra qui s’est rendu sur place a constaté la difficulté des citoyens à effectuer la récolte des olives…’’ L’année dernière, un volontariat a permis de désenclaver le village et des centaines de citoyens se sont relayés à titre bénévole pour refaire la route menant au village. Mais vu les faibles moyens, à peine la fin de l’hiver arrivée à terme que la route (une piste forestière), est redevenue impraticable.

Si les citoyens excédés ont eu recours à la fermeture du siège de daïra, c’est que toutes les voies légales ont été épuisées par les membres de cette association. Des membres qui devant tant de laxisme et de gabegie des pouvoirs publics annoncent ‘’ se décharger de leur mission et invitent l’ensemble des citoyens à se prendre en charge.’’ Selon un des membres de cette association, le chef de daïra qui les a reçus hier dimanche, leur aurait avoué ‘’ Je n’ai rien entre les mains ‘’. Un désaveu assimilé à un affront par les jeunes de Tizoughar qui veulent absolument eux, prendre leur avenir en main. ‘’ Nous exigeons des pouvoirs publics qu’ils prennent en charge la réhabilitation de la route, du réseau AEP, du réseau de l’électricité rural, de l’école et du centre de santé c’est la moindre des choses qu’ils peuvent réaliser étant donné que nous sommes chômeurs et que personne n’est en mesure de nous trouver un emploi, ni nous de nous fournir un logement !’’ s’insurge un jeune de Tizoughar.

Dans le cadre de l’habitat rural, une centaine d’aides a été attribuée à des citoyens de cette localité mais aucun camion ne peut acheminer les matériaux de construction sur le site. M Bechlaoui interviendra pour nous remettre une copie d’une fiche technique de la route en question. Un tronçon de 08 kilomètres qui relie la RN33 à Tizoughar. Sur ce devis estimatif et quantitatif établi en mars 2009, le montant de ce projet est de plus de 05 milliards 200 millions de centimes. Les citoyens de Tizoughar ne s’expliquent d’ailleurs pas pourquoi la politique dissociative dont ils font l’objet ‘’ Nous ne pouvons bénéficier de logements car on nous dit que nous possédons des terres. Cela est vrai certes, mais aucun accès ne dessert nos propriétés.’’ ‘’ Nous voulons travailler nos terres, habiter dans nos propriétés ancestrales, nous ne demandons rien, juste qu’à ce que les infrastructures existantes auparavant soit réhabilitée !’’s’exclame M Bechlaoui qui ne comprend pas l’attitude des pouvoirs publics. A l’heure où nous mettons sous presse, nous apprenons qu’un rendez-vous est pris pour aujourd’hui lundi avec le chef de cabinet du wali, afin de dégager une perspective de dénouement de cette crise qui perdure depuis près d’une semaine.

Hafidh B.

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