Un enfant de 4 ans emporté par les eaux

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Les trombes d’eaux dévalant de la partie haute de la ville et charriant divers détritus avaient vite obstrué tous les collecteurs des eaux pluviales du centre-ville avant d’envahir les rez-de-chaussée des immeubles, notamment au niveau de la cité Tobbal.

Un enfant de quatre ans et demi emporté par les eaux et retrouvé sans vie à une trentaine de mètres du domicile familial, ainsi qu’une dizaine de personnes alors qu’elles se trouvaient à bord de deux véhicules (une voiture et un camion) ont été sauvées in extremis par les éléments de la Protection civile, plusieurs maisons inondées, des arbres fruitiers et des ruches dévastés, des ponts détruits isolant certains quartiers, tel est le bilan de la catastrophe qui a touché le village de Merdj Ouamane dans la commune d’Amizour dans la soirée d’avant-hier suite au débordement de l’oued N’taachach. Des averses diluviennes se sont abattues dans la région en fin d’après-midi d’avant-hier et ont été à l’origine du débordement de cet oued lequel a surpris les habitants qui ne s’attendaient pas à se retrouver dans une telle situation en l’espace de quelques heures. En intervenant, aux environs de 19h45, les pompiers ont aussi réussi à évacuer une trentaine de familles menacées par ces eaux en folie. Il est vrai que les services de la Protection civile n’ont pas lésiné sur les moyens en faisant sortir la grande artillerie. Cinq camions d’incendie, cinq ambulances, un camion de transport de matériel, sept motopompes et groupes électrogènes, soixante-quinze agents et officiers encadrés par le directeur de la Protection civile et le chef de l’unité principale de la wilaya de Béjaïa et toute une nuit d’engagement sur le terrain pour sauver des vies, mission principale de ce corps hors du commun. Les opérations ont pris fin hier matin aux environs de 8 heures. Suite à cette catastrophe qui a touché sa commune, le président de l’APC d’Amizour a fait un appel aux collectivités et particuliers pour venir en aide à ses concitoyens, qui par des camions qui par des rétrochargeurs et autre pour tenter de désenclaver les quartiers isolés suite à la destruction de deux ponts et charrier les détritus dans un premier temps. Il est utile de rappeler que le wali s’était déplacé sur les lieux pour s’enquérir de la situation. Que faut-il faire pour éviter ce genre de situation ? Les autorités ne doivent-elles pas prendre en considération le fait que les inondations menacent à chaque saison la wilaya de Béjaïa ? Il y a moins d’un mois de cela, la ville a été en partie submergée par les eaux relevant ainsi au grand jour, pour la énième fois, les tares de la commune et de la wilaya en général car pratiquement aucune commune ne prend ses précautions. Les trombes d’eaux dévalant de la partie haute de la ville et charriant divers détritus avaient vite obstrué tous les collecteurs d’eaux pluviales du centre-ville avant d’envahir les rez-de-chaussée des immeubles, notamment au niveau de la cité Tobbal. D’ailleurs, les habitants de ce quartier étaient pendant toute une nuit sur le qui-vive, craignant une subite montée des eaux. Alors qu’un probable débordement de l’oued Soummam menace plusieurs communes du sud de la wilaya, l’absence de plans de recollement des réseaux, la vétusté et le sous-dimensionnement de certains réseaux, l’inexistence parfois de réseaux de drainage des eaux pluviales, des retards dans le lancement d’opérations de curage des oueds, des réseaux d’assainissement et ouvrages annexes intervenant sur le tard, en sont aussi les autres principales causes qui pourraient créer certaines situations similaires à celle vécue par les habitants de Merdj Ouamane dans la nuit d’avant-hier. La menace d’inondation à Béjaïa est donc bien réelle et en témoigne un certain octobre 2007.

A. Gana

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