Démarrage de la campagne oléicole

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Les oléiculteurs de la région d’Ath Aïdel avouent que la récolte d’olives de cette année connaîtra un net recul comparativement aux récoltes de ces dernières années. Cela est incontestablement vrai et c’est tout le monde qui l’aurait remarqué en levant les yeux sur les arbres. On peut y voir parfois quelques olives que l’on pourrait compter sur les bouts des doigts, mais souvent c’est une image de désolation qui s’affiche avec des branches ne contenant pas une seule olive. Selon les oléiculteurs consultés et même si les avis divergent sur les causes ayant entraîné la baisse drastique de la récolte d’olives de cette année, celle liée aux dérèglements du climat revient comme un leitmotiv sur presque toutes les bouches. «On n’a plus les quatre saisons comme avant à cause des dérèglements du climat. En mars et avril, période de floraison des arbres on a eu droit à un soleil ponctué par une pluviosité nettement insuffisante. Et malgré ce changement de climat la floraison qui a eu lieu à cette époque promet une belle récolte. Cet espoir des oléiculteurs est fondu comme neige au soleil après la formation des grains au mois de mai. Durant deux mois, de mai à juin, les pluies n’ont cessé de tomber par intermittence faisant tomber les olives encore vulnérables. Les oléiculteurs avaient un pincement au cœur en voyant les petits grains d’olives mis à terre et déclaraient déjà que la récolte de cette année était bel et bien compromise», dira Saïd. Cela n’a pas empêché certains oléiculteurs à aller ramasser le peu d’olives dont ils espéraient engranger la quantité d’huile avec quoi passer l’année en serrant la ceinture bien sûr. Donc et comme chaque année à pareille époque, les pistes sont beaucoup animées par les va-et-vient incessants des piétons et des voitures, les champs avec les fumées qui s’en vont dans le ciel, les coups de la gaule qu’on entend de loin, etc. Côté huileries, certains gérants ont entamé les préparatifs pour lancer la campagne de transformation des olives en huile et on voit déjà dans leurs cours de petits tas d’olives qui prennent de l’ampleur chaque jour. La campagne de cueillette vient juste de commencer… en attendant la sortie en vacances des écoliers pour aider leurs familles dans cette rude tâche saisonnière. Pourtant, les oléiculteurs espéraient mieux du fait que les vergers oléicoles ont connu un développement des plus extraordinaires ces dix dernières années avec les greffages d’oléastres et les nouvelles plantations. Abandonné durant des années et ce, depuis la fameuse révolution agraire des années 70 dont les textes promulgués obligeaient les agriculteurs à vendre leurs productions exclusivement à la CAPCS, la culture de l’olivier a été bel et bien relancée depuis déjà quelques années grâce aux aides de l’Etat pour l’agriculture. De nouvelles pistes sont ouvertes et des aides substantielles ont été accordées pour le creusage des fouilles pour les nouvelles plantations, la taille des anciens arbres sur le point de disparaître pour leur résurrection, les greffages et les creusages de tranchées de retenue d’eau en amont et à 2 mètres de l’arbre pour permettre à ce dernier d’absorber l’eau progressivement. Il faut dire que tous les moyens ont été mis en œuvre par les oléiculteurs et l’Etat pour développer la culture oléicole.

50 mille plants ont été prévus dans le programme quinquennal 2010/2014 pour la plantation de surfaces supplémentaires dans la wilaya de Béjaïa.

L. Beddar

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