Tension à l’Enad et à l’ERCC

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Des dizaines de travailleurs, employés du complexe de l’Enad (Entreprise nationale des détergents et produits d’entretien) et de la cimenterie ERCC de Sour El Ghozlane, se sont ressemblés hier devant le siège de wilaya de l’UGTA pour dénoncer « les agissements des membres de l’union syndicale locale ».

Selon les protestataires, ces derniers veulent à tout prix leur imposés des représentants, autres que ceux sortis des urnes à l’issue du vote des travailleurs lors de l’AG élective. Pour eux, cette manière de faire est une grave atteinte aux lois syndicales et une violation des principes de démocratie et de transparence définissant en temps normal la voie de désignation des représentants des travailleurs. Nos interlocuteurs, aussi bien ceux de la cimenterie ERCC que ceux de l’Enad, sont unanimes à dire que se sont les mêmes procédés frauduleux et illégales que les membres de l’union syndicale locale ont eu recours aux fins d’évincer les représentants élus démocratiquement pour les remplacer par d’autres, parachutés et imposés contre vents et marées. Pour le cas du complexe Enad, déjà en proie à des crises cycliques depuis maintenant plusieurs mois, les travailleurs affirment que le mandat de l’ancienne section syndicale a expiré depuis plus de 5 ans. Et cette absence de représentativité qui a poussé les travailleurs à réagir pour tenter d’organiser des élections pour élire leurs représentants syndicaux, selon les employés de l’Enad. Ces derniers nous font savoir qu’après plusieurs tentatives avortées, ils réussiront le pari de collecter les signatures de la majorité des travailleurs du complexe. Après moult tergiversations, notent les travailleurs dans une requête qui nous a été remise, le 30 novembre dernier, une assemblée générale élective avait eu lieu en présence de l’ensemble des travailleurs de l’Enad et du S.G du l’union locale de l’UGTA de Sour El Ghozlane. Les travailleurs avaient alors choisi deux des leurs pour chapeauter l’opération du scrutin. Après quoi, il avait été procédé à la validation du choix des 2 désignés par la majorité écrasante des travailleurs. Il s’agissait de M Abdelgarfi et M Garbi, explique-t-on. C’est lorsque les membres de l’AG ont demandé de rendre publique les noms des deux personnes désignés par les travailleurs qu’une surprise de taille avait été annoncé par le S.G de l’union locale. Ce responsable aurait annoncé le nom d’une personne étrangère non désignée par l’assemblée générale, selon nos interlocuteurs. S’en était suivi une anarchie indescriptible. Ce qui a amené les travailleurs présents à cette A.G à rejeter toute forme de fraude. Après une longue polémique entre les travailleurs et le S.G, il a été convenu lors d’une réunion ayant regroupé les parties en conflits de l’élection de 2 représentants parmi cinq par la voie d’un vote secret. Pour les travailleurs, cette manière de procédé est une première dans les annales du syndicat. Toutefois, les travailleurs avouent avoir fini par l’accepter et ce, pour privilégier l’union et la réputation de l’organisation syndicale. Mais à présent, les travailleurs interpellent le secrétaire de wilaya de l’UGTA pour que les décisions de l’AG de l’Enad soient respectées. Ils demandent aussi et surtout le renouvellement de la composante de la section syndicale. Du coté de la cimenterie ERCC de la même ville, la situation est presque similaire avec le complexe voisin de l’Enad, à quelques exception près. Des travailleurs rencontrés hier lors du sit-in dénoncent les mêmes procédés de fraude et de parachutage de personnes qui ne sont pas issus des urnes. Nos interlocuteurs précisent que 11 personnes ont été désignées par les travailleurs lors de l’AG élective pour siéger au bureau de la nouvelle section syndicale. Quatre (4) seront éliminés injustement au profit d’autres, sous la pression de figures syndicalistes très influentes siégeant au niveau du bureau de wilaya, ajoutent-ils. Des figures que les travailleurs de la cimenterie ont tenu pour responsables de la situation d’anarchie que traverse actuellement la section syndicale de l’entreprise. Une structure qui tarde à être installer.

Cette situation anarchique qui mine le renouvellement des structures syndicales locales de L’UGTA, les milieux ouvriers à Sour El Ghozlane l’imputent à certaines figures syndicales. Selon les travailleurs, ces dernières veulent à tout prix avoir la mainmise sur les sections et leur composante humaine pour mieux consolider leur place, asseoir leur influence et surtout servir leurs intérêts.

D. M.

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