Un atelier de formation sur les jeunes et l’engagement politique s’est déroulé durant le week-end sur les hauteurs de Tikjda. C’est à l’initiative de l’association Agir de Taourirt, d’Ath Mansour, avec la participation de la fondation Friedrich Naumann et du National Endownment Democraty (NED) qu’une vingtaine de participants issus de plusieurs wilayas du pays, ont assisté vendredi dès la matinée, aux conférences de M. Babadji Messaoud, enseignant à la faculté de droit et des sciences juridiques de l’Université de Sidi Bel-Abbès et de Nassera Merah, doctorante en sociologie contemporaine du Maghreb, Paris 8 et sociologie à Alger. Cet atelier de formation : “Les jeunes et l’engagement politique, vision, programme et influences” a été l’occasion pour M. Babadji d’expliquer la “carte d’identité d’un pays” qu’est la constitution dans un Etat moderne. Avant cela, la définition de modernité a été longuement étudiée par les participants qui se sont rapidement imprégnés du cadre législatif dans lequel évolue le pays. L’orateur expliquera longuement ensuite, le régime des assemblées, le régime parlementaire, le régime présidentiel et le régime dit mixte. Autant de systèmes qui seront illustrés par des exemples et des expériences vécues dans les pays arabes et plus précisément au Maghreb.
Le conférencier retracera également, dans le détail, l’origine du mot “constituante” en soulignant qu’il s’agit d’une assemblée élue par le peuple pour rédiger un projet de constitution qui devra être ensuite soumise à un référendum avant son adoption. Pour M. Babadji, son point de vue sur le plan juridique est sans équivoque, la constitution de 1996 qui “répondait largement aux aspirations des Algériens avant d’être modifiée”. Mme Nassera Merah, quant à elle, ajoutera que la première constituante en Algérie a donné lieu à la plate-forme de la Soummam en 1956 et qu’il s’agissait là “des bases d’un Etat dont on rêverait”. “Cela dit, l’oratrice ne manquera pas de mettre en avant que les questions traitées dans la plate-forme de la Soummam ont été également approfondies dans le programme de Tripoli de 1962. Après l’exposé des deux conférenciers, plusieurs intervenants ont exprimé leurs préoccupations sur l’avenir politique en Algérie, tout en se référant aux expériences vécues au cours de l’Histoire post et pré Indépendante du pays. Des questions auxquelles les deux éminences ont répondu en apportant des éclaircissements juridiques dans le contexte actuel. Des questions concernant également le “viol’’ de la Constitution algérienne en 2008 comme l’exprime le point de vue de M. Babadji qui affirme qu’aux yeux de la loi, le président de la République n’a pas respecté la Constitution. Ont été abordés très largement les révolutions et le combat pour la citoyenneté.
A ce sujet, précise M. Babadji s’interrogera :“Peut-on accepter que l’islamisme confisque nos libertés avec des discours négateurs pendant que les démocrates demeurent divisés devant un système corrompu et corrupteur des civils, des militaires et des islamistes ?’’ Tout en rappelant que Ghenouchi, président du mouvement tunisien Ennahda, qui avait dans les années 1990 rédigé le programme de l’ex-FIS, le juriste affirmera que la Tunisie et le Maroc ont longuement étudié l’expérience algérienne avant de rédiger leurs nouvelles constitutions. Au cours de l’après-midi, les formateurs devaient répondre aux jeunes participants qui les interrogeaient sur :
“Faut-il militer dans des partis politiques ou dans des associations pour acquérir la citoyenneté ?’’
La journée de clôture pévue pour hier samedi, devait être l’occasion pour les participants de découvrir l’intervention de Nassera Merah sur “La démocratie s’accommode de l’exclusion des groupes sociaux», ainsi que le “Leadership et les jeunes : un chef peut-il être un leader ?”.
Hafidh B.