Ghas Mezziyegh, le nouvel album de Djafar Ali-Mamar

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Pour son troisième album, Djafar Ali-Mamar, confirme sa place dans le monde artistique kabyle. Une place qu’il doit à sa persévérance, son abnégation et son dévouement à la chanson.

Les sujets traités relèvent du quotidien. Il chante la femme kabyle, son environnement et la misère dans laquelle elle évolue. En forme d’hommage à la femme rurale, Djafar, de sa voix d’enfant, qui exprime sincérité et spontanéité décrit sous des images poétiques cet environnement fait de misère et surtout le dur labeur de nos mères et grands-mères dans les montagnes. La voix sensuelle de Djidji, rajoute de la profondeur au texte. Il enchaîne avec d’autres chansons, comme celle où il traite des pauvres et des orphelins. Des sujets qui reviennent souvent dans ses œuvres. Selon les membres de sa famille, «Djafar est très sensible au monde des enfants. Le cœur doux qui l’habite, tout comme chaque enfant de son âge, il se fixe comme objectif de fredonner sous un air doux et tendre, les souffrances des orphelins, les affres des séparations et le chagrin d’être délaissé par les siens. Macahu, une autre chanson qui rappelle les longues nuits que seuls les contes des vieilles arrivent à «éclairer». Dans Ghas Mezziyegh, la chanson titre de l’album, le jeune artiste rend hommage à Matoub Lounes, de qui, il emprunte la célèbre musique de Laâmr-iw, d-idurar id laâmr-iw. «Ghas nekini mezziyegh, lehdur inu zzayit, ad cbu-gh wid nni i reffden taqvaylit». (Même si je suis jeune, mes paroles sont lourdes de sens, je veux être comme ceux qui défendent taqvaylit). JSK-JSK est une autre chanson en hommage au club phare de Kabylie. S’en suivra une chanson dédiée aux chômeurs et à leur quotidien fait de flemme et de passivité. Il passe en revue une journée passée à la ville de Tizi. Pour cette chanson, le jeune artiste a choisi la musique Rap. Ilmezyen n-tagara, (les jeunes d’aujourd’hui) ; Djafar traite d’un sujet très en vogue en ces temps qui courent. En effet, il chante le dur choix que font les jeunes en choisissant des mariages avec de vieilles européennes afin de s’assurer le fameux sésame ; la carte de séjour. Il décrit comment ces jeunes, filles et garçons, troquent leur jeunesse contre d’éphémères avenirs. Dans une autre chanson, il représente l’école algérienne sous ses différentes facettes. Djafar, met de la dérision pour dire le sinistre d’une institution censée produire du savoir. Avec ses errements à répétition, cette école qu’il décrit est celle que tous les jeunes de son âge fréquentent. En gros, le nouvel album de Djafar Ali-Mamar, qui sera le 20 de ce mois sur les étals, recèle de la beauté textuelle et musicale. Il s’interdit la facilité et opte pour l’assurance dans le texte et la musique qui l’accompagne.

M. Mouloudj

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