Le Front des forces socialistes était, avant-hier, l’invité de l’émission en direct » Art et Société » de BRTV, animée par Kamel Tarouiht. Le plus vieux parti de l’opposition était représenté par deux de ses cadres installés en France, parmi lesquels l’ancien membre du secrétariat du parti du temps où Ali Kerbouaa était premier secrétaire, Samir Bouakouir.
Ce revenant au parti, après les distances qu’il avait prises avec les instances du FFS, et son ami et camarade, Madjid Rouar, invité lui aussi pour défendre les positions de sa formation politique, ont profité du cadre d’expression que BRTV leur a offert pour parler de la situation en Kabylie, des réformes politiques engagées par le président de la République, du gouvernement provisoire de Kabylie annoncé par le MAK, ainsi que des perspectives politiques qui attendent le FFS, surtout après le rappel des anciens du parti et la création par Ali Laskri d’un cabinet conseil.
Ainsi, sur la situation sécuritaire qui prévaut en Kabylie et la recrudescence du phénomène des enlèvements, en particulier, Samir Bouakouir lie cet état de fait à “l’absence de l’autorité”. Quant à la position du FFS sur les instances du gouvernement kabyle, créé par le MAK, l’autre invité de BRTV, Madjid Rouar, estime que “nul ne peut se targuer d’être le représentant exclusif des Kabyles», mais tout en signifiant que son parti reste ouvert au débat avec toutes les tendances politiques représentées dans la région qu’il considère, au passage, comme “une richesse pour ne pas revenir aux années de la pensée unique”. Sur le même sujet, les deux militants du FFS ont défendu l’idée d’une régionalisation positive, inscrite dans le programme du parti, une autre manière pour eux de se démarquer de l’idée de l’autonomie sur laquelle les deux interlocuteurs de l’animateur de BRTV se sont étalés. Répondant à la question sur la perspective de la tenue des législatives et de la possibilité que le FFS ait déjà bénéficié de son quota après un deal entre le pouvoir et le président du parti, Samir Bouakouir a apporté un démenti formel à ces allégations tout en précisant qu’il s’agit de “ragots politiques”.
Il sous-entendra d’ailleurs, que la décision de participer ou pas ne sera visiblement tranchée qu’à l’issue de la convention du parti projetée pour fin janvier. Et sur l’éventualité du retour d’Aït Ahmed au pays, l’ancien responsable du FFS dira que “cela interviendra lorsque le parti jugera sa venue utile, pour un homme demeurant intègre parmi les artisans encore vivants de la révolution”.
Le chapitre des réformes n’a pas été ignoré dans l’émission, puisque on a pu connaître la position du FFS exprimée par Madjid Rouar, lequel a qualifié la levée de l’état d’urgence de non-événement, du moment, selon lui, “que d’autres lois sécuritaires l’ont remplacé”. Et comme une pique adressée à l’encontre de l’ancien secrétariat national, Samir Bouakouir pense que son parti “doit dépasser les réflexes autoritaires, qui sont le commun de tous les partis, pour instaurer une vraie démocratie interne», tout en souhaitant le retour de l’une des figures de proue du parti, à savoir Djamel Zenati, l’ancien conseiller d’Aït Ahmed, demeurant à l’écart.
M. F.

