Les transporteurs de Boghni ne décolèrent pas

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Le mouvement de protestation enclenché depuis lundi dernier par les transporteurs de la daïra de Boghni pour exiger le retour à l’ancienne gare routière, s’est poursuivi, jeudi, par la fermeture de la direction des transports ainsi que le siège de leur daïra. Cette action, a été décidée afin d’exprimer leur colère face « au mépris et à l’indifférence avec lesquels les autorités nous ont traités», déclare un délégué des transporteurs protestataires. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont exprimé sur les banderoles qu’ils avaient accrochées sur la porte de ladite direction et sur lesquelles on pouvait lire, notamment, « halte à l’injustice », « retour à notre station »… Notre interlocuteur a affirmé qu’« en plus de la décision injuste de cette délocalisation, les responsables de la direction des transports, n’ont même pas daigné tenir leur parole pour une réunion prévue mercredi matin. Ils nous ont fait perdre toute une journée à attendre sans même s’excuser ou nous apporter des explications ». C’est, en effet, la goutte qui a fait déborder le vase et a accru la tension chez les propriétaires de fourgons. Chose qui les a décidés à procéder à la fermeture, pure et simple, du siège de leur tutelle ainsi que celui de la daïra de Boghni. Si la fermeture cette dernière n’a duré que quelques moments, après que son premier responsable ait donné sa parole de se rendre au cours de la même journée au chef-lieu pour essayer d’intervenir afin de trouver solution à leur problème, au niveau du chef lieu de la wilaya, par contre, la direction des transports a été prise en otage par les transporteurs pendant toute la journée, et l’accès était strictement interdit, même aux fonctionnaires. Les protestataires ont même failli poursuivre pour une période indéterminée leur action. Une décision qui avait été prise et acceptée par l’ensemble des transporteurs, mais qui a fini par être annulée suite à l’invitation exprimée par le P/APC de Tizi-Ouzou de les recevoir et de se mettre à la table de négociations, avec la présence des représentants des forces de l’ordre, du directeur des transports et des chefs de daïra de Tizi-Ouzou et de Boghni.

A l’issue de cette réunion, qui a duré deux heures de temps, les transporteurs ont fini par quitter la direction de leur tutelle et renoncé à la décision de l’occuper pour plus longtemps. Mais, faut-il le souligner, cela n’a pas abouti à la satisfaction de la revendication des protestataires consistant en l’annulation de la décision de délocalisation des transporteurs par fourgons de leur station initiale. Un arrêté que les transporteurs qualifient d’« injuste » et n’ayant aucune base « logique », du moment qu’il les a visé seulement eux, contrairement à beaucoup d’autre transporteurs d’autres régions avec lesquels ils partageaient la même station. Dans ce sillage, les transporteurs déclarent qu’« il y’a un parti pris flagrant des autorités, notamment la direction des transports, et une volonté d’éliminer carrément nos lignes vers le chef lieu. Nous avons reçu des convocations qui ont pour objet le changement de ligne, qui était Boghni- Face gare routière, pour devenir Boghni- Bouhinoun ».

Les mêmes transporteurs ne cessent d’avancer qu’« il y’a tout simplement une pression de la part des taxieurs et des transporteurs par bus pour nous arrêter de desservir le chef-lieu de wilaya, c’est ce que nous qualifions d’injustice et de mépris de la part des pouvoirs publics, qui au lieu de pratiquer l’égalité et nous laisser travailler au même titre que les autres, ils ne font que se pencher sur l’intérêt des uns au détriment des autres, omettant celui des citoyens ». Il est à souligner, enfin, qu’à l’issue de la réunion de jeudi soir, deux lieux de stationnement ont été proposés à ces transporteurs, il s’agit du «pont de Bouhinoun » aux environs de la nouvelle gare et du quartier sud-ouest. Reste à savoir ce que décideront les transporteurs.

Rachida Selmani

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