Le moudjahid Amar Oudni tire sa révérence

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C’est mercredi matin que le premier maire de la commune d’Aït Yahia Moussa a tiré sa révérence à l’âge de quatre vingt trois ans. Il fut le premier responsable de cette commune, ô combien déshéritée, créée par décret présidentiel en 1971. « Il a entamé son premier mandat en septembre 1971 dans des conditions extrêmement difficiles, car la nouvelle commune n’avait rien. Mais avec le temps, il a réussi à combler de nombreux secteurs. En dirigeant cette municipalité jusqu’à 1987, Si Amar, que Dieu ait son âme et l’accueille dans son vaste paradis, a courageusement tenu les rennes, quand on sait qu’il n’y avait ni école ni unité de soins ni agence postale. En fait, rien », nous dit M.Yahia Dahmani, le secrétaire général de la municipalité qui a accompagné le défunt durant ses trois mandats. Avant-hier, jeudi, une foule nombreuse, composée de ses anciens camarades, de sa famille, des autorités civiles et militaires de la wilaya de Tizi-Ouzou ainsi que des représentants du bureau de l’ONM et de nombreux anonymes, est venue l’accompagner à sa dernière demeure. Tout le monde s’est recueilli et a eu une pensée pour son âme devant son cercueil recouvert de l’emblème national eu égard de son statut de moudjahid, de ses sacrifices et de son dévouement pour sa patrie et pour sa commune. Et en cette occasion, on évoquera le nom de son frère, le grand moudjahid, Oudni Omar dit Si Moh Nachid. Toutes les personnes que nous avons pu approcher n’ont cessé de louer les mérites de feu Si Amar. « A chaque fois que nous avions des réunions à la daïra, Si Amar ne parlait que de la misère de cette population qui avait tout donné pour que l’Algérie vive libre et indépendante. Il s’emportait, parfois, pour réclamer plus pour ses concitoyens. Il avait un grand sens de responsabilité. C’était quelqu’un de sage », tel est le témoignage d’un ancien élu. « Bien que la commune n’ait eu, durant toute cette période, aucun gendarme ni aucun policier, Si Amar, sage qu’il était, réglait les litiges entre citoyens sans qu’aucune plainte ne soit déposée », a souligné dans son intervention un octogénaire. En définitive, bien que ce maire ne soit plus de ce monde, les réalisations au profit des villages de sa commune, juste après l’indépendance, resteront des témoignages vifs du travail accompli par Si Amar. Que Dieu ait l’âme de ce moudjahid et que Dieu l’accueille en son vaste paradis.

Amar Ouramdane

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