Les travailleurs campent sur leur position

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Au lendemain des échauffourées qui ont eu lieu entre les travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda et les forces de l’ordre, la situation n’a pas évolué d’un iota. Les travailleurs campent toujours sur leur position.

Le portail d’entrée est hermétiquement clos.

A l’intérieur de l’unité c’est le vide total, excepté les quelques agents qui assurent la sécurité des lieux.

Contactés, certains travailleurs nous confient : “Les policiers ont reçu l’ordre de repartir comme ils avaient reçu l’ordre de venir rouvrir l’usine de force. Mais c’était sans compter sur la détermination des travailleurs lésés et, aujourd’hui, maltraités”. Un autre travailleur nous avance que les collègues arrêtés ont été relâchés après quelques heures passées à la brigade de la BMPJ de Draâ Ben Khedda. Un jeune travailleur, blessé raconte : “Un policier m’a donné un coup avec ses rangers au pied gauche. J’ai été évacué à la polyclinique d’où je suis ressorti plâtre et muni d’une incapacité de travail de quinze jours!”

Par ailleurs, le collectif des travailleurs a rendu public un communiqué dans lequel il exprime sa satisfaction quant à l’envoi d’une commission d’enquête : “Les travailleurs se félicitent de la venue d’une commission mixte, de Giplait et du ministère de l’Industrie, qui a constaté la véracité des faits reprochés au repreneur de l’entreprise qui n’a pas respecté le cahier des charges et qui a multiplié les infractions commerciales et les pratiques frauduleuses”. Quant à l’intervention de la force publique, les travailleurs s’insurgent contre ce revirement de situation, d’autant plus qu’ils avaient eu la promesse des autorités de l’Etat: “Le wali avait promis de ne pas utiliser la force publique contre les travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda”. selon les grévistes, “il y a beaucoup de choses à dénoncer”.

Après avoir déploré les blessures, de part et d’autre, les travailleurs perçoivent le retrait des forces de l’ordre comme une satisfaction et réitèrent leur appel au président de la République en rappelant “l’article 76 de la loi de finances 2009 qui donne le droit à l’Etat de reprendre les actifs de toute entreprise privatisée, qui n’aurait pas respecté ses engagements”.

Les travailleurs dénoncent le non-respect des engagements, par contre l’administration s’en défend et assure être en règle. Pendant ce temps, les citoyens sont toujours pénalisés. Le lait en sachet se fait rare. Le sachet de lait est revendu à 30 DA.

Arous Touil

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