Cette fin d’année est marquée à Draâ El Mizan par des mouvements de contestation enclenchés par des citoyens qui commencent à ne plus croire aux promesses d’où qu’elles viennent. Depuis dimanche, les habitants d’Azifour, une zone éparse située dans la commune de Ain Zaouia et toute proche de Bounouh, maintiennent toujours la mairie fermée afin d’exiger des autorités d’améliorer leur cadre de vie. Sur le portail de cette institution, la banderole est toujours accrochée pour signifier à tous que la mairie est fermée, parce que les habitants n’ont ni gaz naturel, ni route, ni assainissement… En fait, tout manque dans cette localité à vocation agricole, où les citoyens ne recourent qu’à des fosses septiques, sinon ils n’auraient même pas de cabinets d’aisance, au moment où, ailleurs, d’autres jouissent de toutes les commodités et où les caisses de l’Etat débordent d’argent. Dans la même localité Bouhamou est aussi en marge de développement. Même si la population avait, elle aussi, fermé le siège de l’APC en deux reprises, les revendications, pourtant légitimes et reconnues comme telles, ne sont pas encore satisfaites. « Vous serez pris en charge dans le cadre du plan quinquennal », telle est la réponse à laquelle ils ont eu droit. Hier, les habitants d’Azifour ont radicalisé leur mouvement en bloquant la RN 30 reliant Draâ El Mizan à Boghni.
De leur côté ceux de Maâmar ont fermé pour la deuxième journée consécutive, la RN 25 (voir notre édition de mardi). Ces deux mouvements de contestation pénalisent au plus haut point les usagers de ces deux axes, très importants et très fréquentés non seulement par les populations de la région, mais aussi par ceux de Bouira et par tous ceux qui voudraient rejoindre l’autoroute Est-Ouest. Ainsi, des centaines de véhicules sont bloquées à l’entrée de Aïn Zaouia et de Maâmar. La ville de Draâ El Mizan est devenue impénétrable des deux côtés. Si avant-hier, les automobilistes, pour rejoindre Tizi-Ouzou, ont trouvé le moyen de contourner cette entrave de la RN 25, hier, par contre, ce n’était plus possible. La seule issue qui reste est RN 68 par Tizi Gheniff, puis par Issers. « Nous avons peur qu’un autre mouvement se déclenche de ce côté. Dans ce cas, nous serons coupés du monde », nous dit un voyageur qui devait aller jusqu’aux Issers pour ensuite rallier Tizi-Ouzou. Soit plus de 80 kilomètres, en terme de parcours, et pas moins de 300 DA en aller seulement, en terme de frais de transport. « Même si vous prenez cette route, vous n’arriverez jamais à l’heure », nous lance un employé à la wilaya qui attendait le bus. Et de poursuivre: » nous ne savons plus quoi faire. Ceux qui bloquent les routes ont quelque part raison, car ils revendiquent leurs droits « . Mais où sont les droits des autres? On ne sait plus si vraiment il y a une autorité quelque part. De leurs côtés, les élus ne peuvent plus rien faire devant des blocages administratifs en tous genres (lire la déclaration du maire de Draâ El Mizan dans notre édition d’hier).
Amar Ouramdane