Des villages en attente d’un jour meilleur

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Si le réseau routier de la commune d’Aït Yahia Moussa a connu ces dernières années une nette amélioration, notamment avec l’inscription de projets dans le cadre des plans sectoriels de développement, des milliers de citoyens continuent à emprunter des routes impraticables. Habiter aujourd’hui dans un village comme Agouni Ahcène ou encore Imzoughène, est un calvaire permanent. Il faut dire qu’en plus de la misère sociale des habitants, le manque de commodités leur rend la vie plus difficile. Le chemin communal qui les relie à la RN25 pour rejoindre le chef-lieu de commune ou encore vers Draâ El Mizan, du côté de Maâmar, est impraticable. Avec le temps, le bitume a disparu et a laissé place à des crevasses, à des nids de poule… « Même les clandestins refusent de nous transporter. Parfois, il faut descendre du village jusqu’à la RN25 pour attendre un bus ou un fourgon. Et quand vous avez un malade? », nous a interrogé un habitant rencontré au centre du village. Et avant d’égrener d’autres misères, il nous montre une bâtisse en ruines. « Cette construction que vous voyez est normalement une salle de soins. Elle a été lancée au moment des délégations exécutives communales (DEC), puis elle a été abandonnée. Aujourd’hui, il ne reste de ce projet que quelques piliers encore debout et ces murs entièrement défoncés. N’est-ce pas un massacre? Ne diriez-vous pas que c’est une relique du passé? « , a-t-il dit avec colère. Avant d’ajouter : « Personne n’a réagi devant cette dégradation ». Notre interlocuteur nous apprend alors que pour une injection ou un pansement, un pauvre villageois débourse jusqu’à cinq cents dinars pour louer un taxi. Les collégiens et les lycéens de ces villages sont transportés au moyen de camions, souvent surchargés, jusqu’au chef-lieu. Devant tous ces manques, notre interlocuteur ne nous a même pas parlé du gaz naturel. « Heureusement que nous avons du bois, sinon nous mourirons de froid. Le gaz naturel est pour les riches », s’est-il lamenté quand on lui a posé la question si le village n’était pas programmé pour bénéficier de cette commodité. Dans ces villages, il n’ y a rien pour les jeunes, d’autant plus qu’ils habitent à proximité des maquis. « Nous n’avons même pas un foyer pour jeunes. Ici, c’est la misère totale.

Nos jeunes fréquentent beaucoup plus les forêts et souvent ils sont la proie de tous les vices », a fini par dire un jeune du village qui essaie d’aider ses pairs en organisant des matchs de football, avec ceux des villages limitrophes. En définitive, cette grappe de villages d’environ mille cinq cents habitants est en marge du développement, bien qu’on ait appris que des promesses leur ont été données pour bitumer la route.

Amar Ouramdane

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