Un mouvement géologique menace Aârkov

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Aârkov est l’une des plus anciennes cités en périphérie sud du village Ath Ivrahim dans la commune de M’Chedallah, ce quartier d’environ 30 habitations est situé sur une haute colline longée dans le sens de la longueur par un profond ravin Ighzer N’Tmaright, la distance entre le sommet de cette colline et le lit d’oued avoisine les 500m.

En février 2011 il s’est produit entre ce sommet qui porte ce groupe d’habitations et le ravin un terrifiant mouvement géologique qui a provoqué l’affaissement du terrain avec l’apparition d’un cratère de plus d 100m de long sur 05m de large qui est un véritable gouffre sans fond. Un décor cauchemardesque à l’origine d’un début de panique parmi les riverains en particulier ceux occupant les dernières maisons situées à moins de 20m de ce cratère. Lors de l’impressionnant glissement du terrain, des oliviers de 10m de haut ont été «aspirés» par la terre mouvante, ne restait de ces arbres que quelques centimètres de cimes à fleur du sol. D’autres oliviers plusieurs fois centenaires dont le diamètre du tronc (souche) dépasse largement les 10m, se sont retrouvés les racines…en l’air, ce qui souligne on ne peut mieux l’ampleur de cette catastrophe naturelle, qui a laissé derrière elle un décor Hitchcockien, digne d’une séquence d’un film d’horreur. Sur le coup, ceux qui étaient exposés à un danger imminent immédiat n’étaient pas les occupants des maisons nichées au sommet de la colline malgré l’effroyable vide, qui s’est formé au dessous d’eux, mais ceux habitant à proximité du ravin en aval vu que lors du glissement, un énorme pan de terre a formé une authentique digue en bouchant complètement le ravin qui drainait des eaux pluviales sur plusieurs kilomètres en plus d’être alimenté par deux rejets d’assainissement des quartiers Thakouravth et Ouajji situés sur la partie supérieure du village. Obstrué le ravin est devenu une véritable marre où se sont accumulées des milliers de m3 d’eau avec une digue composée de terre, qui menaçait de céder à tout moment et emporter les maisons situées sur sa trajectoire. Inutile d’imaginer un quelconque branle-bas de combat des autorités locales avisées dés la levée du jour, elle n’a pas eu lieu. L’on s’est contenté de pratiquer une ouverture sur la digue dans sa partie inférieure, pour permettre au liquide de s’échapper et réduire le volume, c’était un miracle qu’une catastrophe ne se soit pas produite avec cette menaçante masse d’eau retenue par une fragile digue. Une commission de daïra s’est déplacée deux jours plus tard sur les lieux et arrêté une série de mesures à prendre pour sécuriser le quartier d’Aârkov…aucune n’a été suivie d’effet à ce jour et voila déjà une année que ces citoyens vivent avec l’angoisse de se retrouver eux et leurs maisons en bas de cette colline. Le collectif représentant ces villageois dénonce le peu d’intérêt qu’accordent les pouvoirs publics à ce cas relaté malgré le fait que le cratère ne cesse de s’élargir devenant de plus en plus menaçant. Ces malheureux racontent qu’à chaque perturbation atmosphérique ils s’organisent pour faire le guet à tour de rôle et surveiller ce cratère de peur d’être surpris dans leur sommeil par un nouveau mouvement géologique qui leur serait fatal cette fois. Les élus de la région qui siègent à l’APW et à l’APN ne cessent de tirer la sonnette d’alarme, sans arriver à changer quoi que ce soit à cette pénible et inquiétante situation.

Oulaid Soualah

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