Comme prévu, l’AGO de l’Exécutif communal de l’APC de Oued Ghir, tenue hier au siège de cette mairie, périphérique à la ville de Béjaïa, s’est déroulée dans une atmosphère électrique. Insinuations, critiques, échanges d’accusations et prises de parole, parfois, brutales ont marqué cette réunion qui s’est transformée en un débat politique et polémique. Après les salutations d’usage et la présentation des meilleurs vœux en souhaitant que “les mentalités auront changé avec l’avènement du nouvel an», le maire lit l’ordre du jour assigné à la réunion et le soumet à l’assemblée pour son adoption. Toutefois, la majorité comme d’habitude, campe sur sa position d’antan et subordonne son adoption au rajout d’autres points à l’ordre du jour. Et parmi ces points proposés, l’on avance, essentiellement, le remaniement de l’Exécutif. C’est ce point précis qui constitue la pierre d’achoppement pour le dénouement de la crise au niveau de cette assemblée. Dans son intervention, l’élu FFS explique d’abord que “la code communal permet de rajouter à l’ordre du jour d’autres points», tout en rappelant au maire qu’“en date du 24/12/2011, nous, six élus qui formons la majorité nous vous avons transmis une lettre, signée par les six concernés pour convoquer une AG extraordinaire dont l’ordre du jour comporte quatre points”. Le maire l’interrompt brutalement : “Je m’excuse, la lettre n’a pas été signée par six élus, il y avait falsification de signature.” “Déposez alors plainte», lui rétorque l’élu du vieux parti de l’opposition. “Ce document se trouve déjà au niveau de la gendarmerie», lui répond pour sa part l’édile de Oued Ghir.
En outre, ce dernier déclare à l’assemblée que “l’administration de tutelle a rejeté” la dissolution de l’Exécutif votée lors de l’AGO du mois de mai 2011. Cependant, pour faire avancer les choses, il propose une solution à la majorité pour conclure ce chapitre : “Voici ma proposition. Je choisis un vice-président, et c’est à vous de désigner le deuxième adjoint.” Mais l’opposition afficha un niet catégorique à cette proposition.
Se sentant visé particulièrement, par “l’opposition” majoritaire, l’actuel premier vice-président à l’APC de Oued Ghir, en l’occurrence Mohemmadi Boualem, d’obédience FLN, rompt son silence et monte au créneau : “Je sais que tout se joue autour de ma tête.
L’on veut m’écarter de l’Exécutif parce que je suis du FLN et je dérange certaines parties. Jusqu’à présent le P/APC est satisfait de ce que je fais.” Prenant la parole, un autre mandaté de l’ancien parti unique, et ex-maire de Oued Ghir, impute la situation peu reluisante de l’ancienne APC de la Réunion aux “manœuvres politiciennes” de la majorité.
“C’est malheureux, on veut régler des problèmes strictement personnels à travers le blocage de l’APC. Le problème, c’est que le FLN dérange. C’est une épine au travers de la gorge de certains, et c’est tant mieux.”
Après une heure de débat polémique, le maire déclare à l’assemblée : “L’histoire retiendra notre échec envers la population. Ce sont quatre milliards qui sont actuellement gelés dans l’APC.”
“Il convient de dire mon échec, monsieur le maire, car c’est ton échec et non pas le nôtre», lui réplique un élu de la majorité. Et le maire de lui répondre : “C’est vous (la majorité) qui avez pris en otage le développement de la commune. En tous les cas, l’histoire plaidera en ma faveur.” Ainsi donc, une heure de débat sans que l’assemblée parvienne à voter quoi que ce soit. Pas même le Budget primitif 2012. A l’unanimité les élus qui composent cette assemblée se sont convenus de laisser la séance ouverte conformément aux dispositions de l’article 16 du code communal et ils se sont retirés dans une salle à part. A l’issue de cette réunion “à huis clos», le maire, joint au téléphone, nous dira que la réunion de l’assemblée générale reprendra au cours de cette semaine.
Boualem Slimani