C’est un phénomène qui a commencé depuis déjà quelques années. Des jeunes «squattent» des espaces publics, souvent des trottoirs, et y érigent des baraques de fortune pour vendre notamment du tabac. Toutefois, récemment, ce fait semble bel et bien avoir pris un rythme accéléré. En effet, depuis seulement quelques jours, plusieurs autres baraques viennent d’être «montées» de toutes pièces. Au menu de la «marchandise», du tabac, articles scolaires, parfums, etc. Pourquoi, au su et au vu de tous, à la hâte, à l’aide de quelques briques et plaques de métal, ces jeunes construisent ces baraques dont la superficie de chacune d’elles ne dépasse pas souvent 2 m×2m et d’une hauteur d’environ 2 mètres ? «C’est simple, nous n’avons pas de travail et rien d’autre pour vivre !», rétorquent à l’unanimité ces jeunes. Ils sont pour la majorité jeunes, mais tous sans travail. «Des locaux à usage commercial ont été vendus aux enchères l’année passée au chef-lieu, pouvez vous imaginez leur prix ? Il s’agit tellement de sommes faramineuses que je n’ose même pas les déclarer. Donc, comment peut-on espérer en avoir un ? C’est clair, ces locaux sont destinés à ceux qui peuvent se les procurer. Nous sommes sans travail, alors soit mourir de faim ou s’adonner au commerce informel !», nous déclare d’un air triste l’un de ces jeunes qui vient de construire «sa» propre baraque. Enfin, il faut dire que dans toute cette région, à l’exception d’une carrière exploitée par un particulier et qui assure des «salaires de misère» pour seulement une dizaine de jeunes, ni usine, ni aucune autre infrastructure n’y existe pour absorber un tant soit peu les centaines de jeunes qui n’ont toujours pas de travail.
L. M.
