Aïssa Yacine est un artiste peintre pétri de talent et d’amour pour la peinture. A quarante piges et en dépit d’une impotence physique qui le cloue à une chaise roulante, Yanis s’est fait le serment de bousculer les obstacles qui se dressent sur son parcours et de réussir dans sa vie artistique. Ne voulant aucunement se cantonner dans un univers morose, notre artiste a gagné le pari de transcender son infirmité motrice, en s’armant de son attirail, crayons et feuilles de dessin.
En une dizaine d’années de pratique artistique, il a dans son escarcelle plusieurs distinctions. Il est notamment le récipiendaire d’une médaille, décernée au Val d’Oise (Paris) en 2007, lors d’une exposition dédiée aux handicapés. « Les tourments de l’adolescence, auxquels sont venus s’adjoindre les innombrables chocs et émotions vécus, ont agi sur moi comme un électrochoc, ce qui m’a donné la force de me lancer dans ma propre quête picturale », nous dira, sans fausse modestie, l’artiste. Son credo, nous confie-t-il, a toujours été d’aller de l’avant, en se lançant des défis sans bornes. Avec son tempérament détrempé sa pugnacité à toute épreuve et son imagination hors du commun, Yanis a pu donner vie à des œuvres magistrales. Les amateurs ne peuvent que montrer leur admiration devant cette palette de formes et de couleurs, dont les plus vieilles remontent à ses premières esquisses. Des tableaux déclinant une symbolique de dévotion à travers des figures stylisées, comme ce « buste », ou encore « la famille », représentée sous la forme de labyrinthe et d’enchevêtrements de filaments torsadés, rappelant l’appareil végétatif d’une plante. « Depuis que mon défunt père m’a mis le pied à l’étrier, je ne vis que par et pour la peinture », affirme Yanis, plus résolu que jamais à poursuivre sa « quête de l’idéal ».
N. Maouche