D’entrée, c’est l’état de la cour qui heurte le regard, un espace n’ayant bénéficié d’aucun aménagement et qui ressemble à… n’importe quel terrain vague.
Hormis le bloc pédagogique, dont le ravalement des façades internes a été effectué grâce aux parents d’élèves qui ont mené après une collecte d’argent, des opérations de volontariat durant les vacances d’été en procédant à plusieurs actions d’entretien de l’édifice, notamment les réparations de la boiserie, le changement des poignées et des serrures, le remplacement des vitres cassées et l’installation d’une citerne à eau qui attend toujours son raccordement au réseau de l’AEP, beaucoup de travail reste à faire pour que cette école offre un visage digne d’une structure éducative. Une autre anomalie accroche le regard, la porte de service, à proximité du portail d’entrée, a été bouchée à l’aide de parpaings empilés les uns sur les autres, sans qu’ils ne soient scellés avec du ciment, dangereusement inclinés vers l’intérieur et présentant un danger imminent pour les petits écoliers qui s’y adossent pour se réchauffer au soleil durant les récréations. Cependant, le plus révoltant, on le voit au niveau de la cuisine d’une cantine qui assure la restauration aux 85 élèves de l’établissement, en plus de l’extrême exiguïté de la pièce de 3m2, la totalité des équipements, même les plus indispensables, sont détériorés. A commencer par le réfrigérateur dont la porte ne se ferme pas, à cause d’un joint disparu, ne conservant plus le froid et ne servant, désormais qu’à un usage de rangement. L’autre aberration, c’est l’état dégradé des plats et des bassines utilisées pour le lavage des couverts, tant celles en fer blanc que celles en plastique. Nous apprenons sur place, qu’en matière de couverts, cette cantine dispose, en tout et pour tout, de…30 assiettes pour 85 élèves qui doivent faire la chaîne et attendre que ces assiettes soient libérées et lavées, et point de verres, on donne à boire aux élèves dans des récipients collectifs, comme au bon vieux temps. Il suffirait qu’un seul de ces élèves attrape une maladie contagieuse et c’est toute l’école qui en serait contaminée. Notons pour conclure, que les raisons de cet abandon est le fait qu’elle soit située en retrait, à la périphérie sud de Raffour, un coin discret ou le risque d’une visite officielle de ou d’inspection ne se pose pas. Le nouveau directeur de l’éducation doit y faire une tournée pour se rendre compte, par lui-même, dans quelles conditions fonctionne l’établissement dont il a la responsabilité.
Oulaid Soualah

