La cour d’Alger gèle le mouvement de grève

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La probable pénurie de viande qui devait entraîner la hausse des prix de ce produit très prisé en ce mois de jeûne, annoncée le dimanche dernier par le secrétaire national chargé de l’organique, au sein du Syndicat des vétérinaires fonctionnaires de l’administration publique, Djamel Sayad, n’a finalement pas eu lieu et au deuxième jour de la grève des vétérinaires, les prix des viandes sont restés inchangés. Bien que M.Sayad affirme que le taux de suivi par les adhérents du syndicat est à 100%, le simple citoyen et le consommateur ne semblent pas du tout affectés par la grève des vétérinaires et la grande majorité ignore jusqu’à l’existence d’un mouvement de débrayage, au sein de cette corporation, qui apparemment ne les concerne pas. En ce sens, M.Sayad nous a déclaré que la protestation de ses confrères n’avait nullement pour objectif de créer une tension sur les prix, ni de chambouler le marché des viandes en Algérie. « Tout ce qu’on demande de notre tutelle est la satisfaction de nos revendications », à savoir l’introduction des indemnités de risques, de contagions et de documentation ainsi que la revalorisation des salaires jugés « indécents » par les protestataires.Une grève qui risque d’être suivie d’autres actions de protestation, durant ce mois de Ramadhan, si les responsables de l’agriculture ne répondent pas favorablement à leurs doléances, durant ces trois journées de grève.Lors de notre visite à l’abattoir du Ruisseau, comme cela a été attendu, on a appris qu’effectivement, il n’y a pas eu d’abattage de moutons ni de boeufs et aucune carcasse n’a été estampillée aujourd’hui, parce que les chevillards ne peuvent pas procéder à l’abattage de leur cheptel si le vétérinaire est absent. Toutefois, les abattoirs sont restés ouverts tout de même, pour écouler la marchandise stockée depuis vendredi dernier. “Les prix sont toujours les mêmes et oscillent entre 560 et 600 dinars le kilo tout au long de la grève, et ce, pour l’intérêt du consommateur », nous avait indiqué le syndicaliste. L’on se demande si la santé du citoyen n’est pas mise en danger et s’il n’ y a pas de risque sur la santé publique en proposant au consommateur un produit qui date au moins de 72 heures. L’un des vétérinaires rencontrés hier nous affirmera que “le fait d’exposer la marchandise à la chaleur, et la stocker de nouveau au frigo, peut provoquer une altération de la carcasse ». Pour rappel, cette grogne des vétérinaires qui ont engagé un véritable bras de fer avec le ministère de l’Agriculture, depuis près d’une année et avait commencé en février dernier lorsqu’un préavis de grève a été gelé. Suite aux pourparlers entamés par le Syndicat national des vétérinaires, avec les responsables du département de l’agriculture, en vue d’améliorer leur situation socioprofessionnelle, des textes ont été conjointement élaborés et finalisés avec le ministère mais les vétérinaires disent toujours ne rien voir venir. « Nous avons élaboré, dans cette commission mixte, les textes pour sept indemnités.”

H. Hayet

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