Quand les infrastructures font défaut en Kabylie

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Le tourisme à Tizi-Ouzou n’est pas à la hauteur des potentialités naturelles de la région. En hiver, par exemple, la montagne aurait pu booster cette activité mais, bien évidement, pas avec cette absence flagrante d’infrastructures de base.

Tizi-Ouzou aurait pu constituer une destination privilégiée pour les touristes qui n’hésiteraient sans doute pas à s’y déplacer afin d’admirer la beauté des paysages de la région en cette saison hivernale.

En effet, les touristes locaux, et même étrangers, se seraient faits un plaisir de passer quelques jours de vacances en pleine campagne, au contact de la nature, ou plus encore, sur les hauteurs du majestueux Djurdjura.

Mais le tourisme de montagne n’est pas une activité dans laquelle la région s’investit, en dépit de son potentiel naturel. La région, qui possède pourtant un patrimoine touristique qui ferait rêver n’importe quelle autre région ou pays, est privée de moyens matériels et structurels qui vont de pair avec l’activité touristique.

Les plages et le tourisme estival constituent, de ce fait, l’unique atout pouvant encore attirer des touristes. Ceci, alors que les propriétés naturelles, les sites, les panoramas et les quatre saisons, dont la région peut se prévaloir, sont une réelle bénédiction et peuvent, à eux seuls, charmer les visiteurs et les retenir dans la région. Le tourisme n’étant pas limité au littoral, d’autres spécificités de la région, telles les forêts et les montagnes, peuvent servir à attirer les visiteurs.

Un réel trésor que tout le monde voudrait découvrir. Mais le tourisme de montagne fait défaut dans une région pourtant connue pour ses montagnes.

L’hiver, avec les chutes de neige qui sont fréquentes dans la région, pourrait aussi être une aubaine qui n’est, hélas, pas considérée à sa juste valeur. C’est le cas de le dire, notamment après les quantités de neige importantes qui ont recouvert la majeure partie de la wilaya en ce début de semaine.

En effet, un investissement dans des sites qui se prêtent pour les jeux d’hiver et des stations de ski, aurait été le bienvenu et aurait permis de voir la région relancer, l’activité économique dans les localités en question. On imagine déjà le pèlerinage, vers Tikjda, Tala Guilef ou Yakouren, auquel s’adonneraient des milliers de touristes dès que la saison hivernale pointe du nez. Mais, au lieu de cela, on préfère mettre ça sur le compte des reliefs difficilement accessibles pour de telles réalisations. L’activité touristique est, par ailleurs, rendue quasi impossible par l’insécurité d’un côté et le manque d’infrastructures de l’autre. La région, les maquis en particulier, demeure à nos jours, synonyme de présence de terroristes. Et les attentats et autres faux barrages érigés un peu partout à travers le territoire de la wilaya et sur les routes, ont joué leur rôle dans l’instauration de cette idée d’une région isolée et de ce sentiment d’insécurité.

Un état de fait qui n’encourage d’ailleurs, pas les étrangers à venir, ne serait-ce que pour passer une nuit dans la région. De l’autre côté il y a le manque en infrastructures et en établissements réservés aux touristes.

Le tourisme, un secteur à revoir de fond en comble

La wilaya de Tizi-Ouzou fait face, en effet, à un manque, plusieurs fois relevé d’infrastructures pouvant accueillir les visiteurs de différentes régions du pays, mais aussi des étrangers. Le nombre d’hôtels et autres auberges existantes, il faut l’avouer, n’est pas à la hauteur des capacités de la région et ne lui fait pas honneur, et il suffirait à dissuader quiconque aurait en tête l’idée de se déplacer pour découvrir les sites naturels de la wilaya. Ceci, au moment où 16 hôtels sont fermés depuis des années. Ces derniers, qui sont répertoriés à travers le territoire de la wilaya, pourraient, un tant soit peu, booster l’activité touristique et économique en offrant des gîtes aux visiteurs.

Avec, notamment, une capacité d’accueil de prés de 860 lits, qui viendrait s’ajouter au 2316 lits, la région pourrait se lancer dans la promotion des sites à visiter et de ces établissements en encourageant les touristes à y venir. Actuellement, ils ne sont donc que 33 hôtels actifs à travers tout le territoire de la wilaya. Autant en saison hivernale qu’en été les randonnées en montagne ne peuvent être que sensationnelles. Mais, on dirait vraiment que personne n’est pressé pour rehausser cette activité au niveau de la région. Redorer le blason du secteur du tourisme au niveau de la wilaya ne semble pas inscrit dans les priorités des responsables.

Au-delà des 16 projets en cours de concrétisation, avec une capacité d’accueil de pas moins de 1 370 lits, dont le secteur du tourisme est sur le point de bénéficier, le secteur semble agoniser et abandonné à son triste sort. Par ailleurs, on a appris d’un responsable de la direction locale du tourisme et de l’artisanat que le site touristique de Tala Guilef est en plein travaux de réhabilitation, bénéficiant d’une enveloppe de dix millions de dinars qui a été allouée par le ministère du Tourisme. Une enveloppe qui sera sans doute revue à la hausse étant donné l’ampleur des travaux à réaliser. Ce qui est sûr, c’est que le secteur du tourisme mérite qu’on s’y penche car il peut, à lui seul, constituer une rente non négligeable qui ne pourrait que profiter à la région.

T. Ch.

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