Draâ El Mizan : De nombreux villages bloqués

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Les chutes de neige qui persistent dans la région bloquent, de plus en plus de villages. Ainsi, hier dimanche son niveau a atteint plus de cinquante centimètres sur les hauteurs. Même en ville, la circulation automobile a été sévèrement perturbée. Un manteau blanc recouvre tous les villages, notamment ceux de Frikat situés à plus de neuf cent mètres d’altitude. Déjà tout le monde commence à craindre des jours difficiles se rappelant l’année 2005 quand il a fallu l’intervention de l’armée pour acheminer des vivres aux habitants d’Ath Boumaâza et d’Ath Ali. Toutes les épiceries ont été prises d’assaut dès l’annonce, par les services de la météo, du BMS qui prévoit de la neige à deux cent mètres. Les RN 25, 30 et 68 sont coupées à la circulation. Au marché de la ville, il ne reste presque rien sur les étals. Déjà avant-hier, vendredi, les prix ont subi des hausses vertigineuses. Tous les légumes ont augmenté de près de cinquante pour cent. La pomme de terre, à titre d’exemple, a été vendue à plus de cinquante cinq dinars, les choux-fleurs sont vite passé de cinquante à quatre vingt dinars et plus. En tout cas, personne n’a le choix. Comme dirait l’autre, c’est à prendre ou à laisser. Mais ce qui fait le plus peur aux montagnards, c’est le manque du gaz butane. « Je me souviens qu’en 2005, une bouteille de gaz a été vendue à plus de mille deux cents dinars », nous dit un habitant de Tazrout sur les hauteurs. De leur côté avec l’expérience de 2005 et de la semaine dernière, les APC de la région ont toutes pris leurs devants en mobilisant les moyens dont elles disposent. « En principe, il ne faut pas qu’il y ait blocage des axes routiers. Chaque commune doit prendre en charge les chemins communaux qui relèvent de sa compétence territoriale », nous a expliqué un ex élu. Ce que craignent aussi les habitants, sont les coupures d’électricité. Bien que les services de la Sonelgaz aient annoncé qu’une cellule de crise a été déjà mise en place, il serait difficile, quand même, d’arriver dans ces zones montagneuses pour rétablir le courant si panne il y a. Ce n’est pas encore le cas, mais ce sont toutes des suppositions auxquelles il faudrait s’attendre. En définitive, tout se prépare avant, car on a souvent entendu des plans Orsec, soit au niveau local soit au niveau de la wilaya, sans pour autant qu’il soit déployé au moment voulu. Même si ce manteau blanc a redonné son éclat à la nature, le peu de moyens dont disposent les citoyens ne leur permet pas d’admirer ce décor ni de se livrer à des jeux comme on le voit sous d’autres cieux.

Amar Ouramdane

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