Après plusieurs jours de galère, les habitants de la commune d’Ait Zikki sont descendus dans la rue, hier, pour crier leur colère contre le mépris des pouvoirs publics face à leur situation. Elle est incontestablement l’une des communes les plus sinistrées de la wilaya de Tizi-Ouzou, suite à la tempête de neige qui s’abat sur le nord du pays depuis vendredi dernier. Ait Zikki, vit, en effet, un véritable calvaire, elle qui est perchée sur plus de 1000 mètres d’altitude. Coupée du reste du monde à cause du blocage des différentes routes qui y mènent, les vivres commencent à se faire rares à travers les dizaines de villages la composant. Las d’attendre « les secours » et l’intervention des pouvoirs publics pour débloquer la situation qui s’empire de jour en jour, les villageois ont décidé de procéder par la manière forte pour se faire entendre.
Ils ont ainsi organisé tôt dans la matinée d’hier, à un sit-in devant le siège de l’APC qui était d’ailleurs fermé suite aux intempéries. Ne s’arrêtant pas là ces villageois ont organisé une marche vers le siège de leur daïra. Un siège qui ne se trouve pourtant pas à coté mais à Bouzeguene, chef lieu de daïra, à plus d’une dizaine de kilomètres d’Ait Zikki. Ni la neige, qui continuait à tomber, et encore moins le froid, n’ont dissuadé les manifestants de mener cette action.
Cela ne peut qu’en dire long sur le marasme que vivent ces derniers. Il est vrai que la situation devient insupportable pour cette commune dépourvue de moyens de désenclavement. Les différents appels de détresse lancées par les autorités locales et les villageois, eux même, n’ont pas trouvé d’échos auprès des pouvoirs publics. Ces derniers estiment qu’ils ont été livrées à eux même devant cette vague de froid, survivant dans l’enclavement le plus total.
Il se trouve, en effet, selon des sources locales, que mis à part le principal axe routier de la commune, aucune autre route n’a été déneigée. La neige s’est entassée au fil des jours atteignant prés de 2 mètres de hauteur et rendant, ainsi, les différents villages de la commune inaccessibles. Les villages sont complètement isolés. Les denrées alimentaires deviennent, du coup, rares dans les magasins. Le gaz butane aussi.
Ces habitants craignent, en effet, le pire avec cette tempête qui ne semble pas prête de s’estomper. Les habitants espèrent que leur action d’hier ne soit pas vaine et que les services concernés interviennent, enfin, pour leur prêter main forte.
M.O.B