“Le moment est venu pour relancer l’espace maghrébin”

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Le Président tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, a rencontré dimanche en soirée, la presse nationale et internationale à la résidence Djenane El Mithaq pour faire le point sur sa visite en Algérie, après celles effectuées au Maroc, en Mauritanie et en Libye, précédemment.

Il y va sans dire que la question de la reconstruction de l’UMA fut le point principal de sa tournée maghrébine, a-t-il dit, et que les grands ensembles régionaux sont fortement recommandés pour «le renforcement des relations entre les peuples», déclara-t-il, en préambule de sa rencontre avec les médias. En tournée maghrébine depuis une semaine, le président tunisien confirme son engagement à réaliser l’objectif de la relance de l’UMA, une union morte depuis sa création en 1989. «L’espoir est de mise pour la relance de cet espace maghrébin», déclare-t-il, tout en se réjouissant du fait que le président Bouteflika «l’ait rassuré quant à son attachement à ce projet». Selon lui, cette visite «entre dans le cadre du renforcement du dialogue et de la concertation entre les deux pays», et constitue une occasion de «raffermir les relations de fraternité de bon voisinage et de coopération, et d’examiner les moyens de les renforcer dans les différents domaines, conformément aux aspirations des deux peuples frères». «Elle sera également une opportunité de concertation sur le processus de construction de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) et les différentes questions régionales et internationales d’intérêts communs», ajoute-t-il.

«Le problème du Sahara occidental est une question douloureuse»

Le Président tunisien a déclaré durant cette rencontre, que le problème du Sahara occidental est une question “qui existe et qu’on ne peut ignorer», la qualifiant de “douloureuse, sur le plan humain», a-t-il affirmé. M. Marzouki a rappelé dans ce contexte, que cette question est posée actuellement au niveau de l’Organisation des Nations unies, soulignant, dans le même sillage, que les pays du Maghreb arabe sont appelés à “oeuvrer graduellement pour jeter de nouveaux jalons sur la voie de la construction maghrébine”. “Une fois les relations améliorées et les frontières rouvertes, on procèdera alors au lancement de projets communs, un impératif pour l’instauration d’un climat psychologique susceptible d’ouvrir les canaux de communication et de connaissance à même de créer des conditions politiques et psychologiques nouvelles, favorisant la résolution de ce conflit (Sahara occidental), de manière à préserver l’honneur ainsi que les intérêts communs de tous», a-t-il notamment dit.

«Un sommet maghrébin dans le courant de l’année 2012»

Concernant le sommet auquel appelle le Président tunisien de tous ses vœux, il a notamment affirmé que «le sommet qui se tiendra en Tunisie avant la fin de cette année, sera sérieux et ses résultats palpables pour les peuples de la région», a-t-il souligné ajoutant que ce n’est qu’«après examen des dossiers par les Etats que le sommet revêtira une véritable valeur, pour ne pas accabler nos peuples en convoquant des réunions pour la forme». «Il faut en finir avec les rencontres sans lendemains entre les responsables des pays du Maghreb, comme il nous a été donné de constater, et passer à une autre étape, plus pragmatique et porteuse de vrais projets», a déclaré le président tunisien. Interrogé d’autre part, sur le renvoi de l’ambassadeur de Syrie à Tunis, le président Marzouki a indiqué que son pays a «pris la décision de renvoyer l’ambassadeur du régime syrien, qui a “perdu toute légitimité après avoir usé de violence contre son peuple».

«Nous sollicitons nos frères en Arabie Saoudite pour nous remettre Ben Ali»

Pour ce qui est de l’extradition du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, en exil à Riad, le président Marzouki a déclaré : “nous sollicitons nos frères en Arabie Saoudite pour nous remettre ce criminel.

Toutefois, nous ne ferons pas de cette demande une condition pour la continuité des relations entre nos deux pays”. Il a, dans ce sens, promis un “procès équitable” à l’ex-président tunisien, tout en insistant sur “la revendication légitime de la Tunisie à récupérer l’argent et les biens détournés par Ben Ali”.

Ferhat Zafane

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