Polémique autour d’un colloque en France

Partager

Un colloque historique consacré à la Fédération de France du FLN durant la guerre de libération nationale (1954-1962), sera organisé les 10 et 11 mars à Nîmes, en France, avec la participation de nombreux intervenants, français et algériens, de renoms. «L’objet de ce colloque est de confronter les analyses d’historiens de haut niveau, français et algériens, qui, dans leur diversité loin de toute pression de lobbies partisans, nous livreront les résultats de leurs recherches », lit-on dans le document de présentation du colloque qui verra la participation de nombreux intervenants, français et algériens. On citera Maître Ali Haroun, membre de la fédération de France du FLN, Mostefa Boudina, sénateur et président de l’Association nationale des anciens condamnés à mort, Linda Amiri, auteur de La bataille de France, Marc André professeur agrégé d’histoire, Emmanuel Blanchard, historien et maître de conférences, Gilbert Meynier, ancien enseignant à l’université de Constantine et professeur émérite de l’université Nancy II.

Organisé par l’association des Algériens du Languedoc-Roussillon et de l’Aveyron (ALR), l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), Coup de Soleil, Languedoc-Roussillon, France-El Djazaïr, France Palestine Solidarité Nîmes, Institut d’histoire sociale, IHS, CGT Gard, Mouvement de la Paix, Nîmes et Solidaires 30, ce colloque suscite une grande polémique avant même sa tenue, si l’on se fie à ce que rapporte la presse française ces derniers jours. Une polémique qui vient, essentiellement, des français rapatriés d’Algérie à la fin de la guerre et appelés communément les Pieds Noirs, avec à leur tête un certain Gabriel Mène, président de l’Union syndicale de défense des intérêts des Français rapatriés d’Algérie (USDIFRA) qui semble tout faire pour empêcher la tenue de cet événement. Selon le journal français Le Midi Libre du 21 février 2012, le premier responsable de ladite association a décidé de saisir l’Élysée, l’Intérieur, le préfet du Gard et une pléiade d’élus, afin de réclamer l’interdiction de ce colloque jugé à ses yeux, comme une provocation par le fait que les organisateurs n’ont pas tenu, explique-t-il, à les convier à cet événement. « Le FLN, pour nous, ça représente des milliers de morts. Cet événement est partisan. La preuve, les organisateurs ne se sont pas rapprochés d’associations de rapatriés », confie le président de l’USDIFRA à nos confrères du Midi Libre, non sans ajouter, sur un ton menaçant, que dans le cas où ce colloque est maintenu, les représentants des pieds noirs vont tout simplement manifester les 10 et 11 mars 2012 à l’auditorium du Conseil général, Rue Guillemette à Nîmes, lieu choisi par les organisateurs pour le tenue du colloque. « Si ce colloque n’est pas annulé nous serons nombreux à manifester… Alors, que l’on s’apprête à commémorer le 50e anniversaire de notre exode, c’est une provocation qu’on ne peut tolérer ! ». Une polémique au relents politiques, estiment les observateurs, et dont les commanditaires ne sont autres que les partisans de l’Algérie française et, bien sûr, les militants de l’extrême droite, à quelques semaines de la présidentielle en France. C’est du moins la lecture que font les médias français qui n’ont, d’ailleurs, pas hésité à montrer une photo de celui qui était derrière ce tollé médiatique, affichée ouvertement sur le site Internet de son association avec la candidate du Front National, Marine Le Pen. Une polémique que les organisateurs de ce colloque, à leur tête le président de l’association des Algériens du Languedoc-Roussillon et de l’Aveyron (ALR), veulent à tout prix, éviter. Pour eux, les travaux de ce colloque se feront dans le respect de la pluralité des points de vue, sans aucun à priori. Le but est de contribuer à une meilleure connaissance d’un passé à la fois si proche et déjà si lointain.

«Par ce colloque, nous voulons contribuer à éclairer, sur des faits essentiels, un moment de l’histoire des peuples français et algérien et favoriser, ainsi, les relations amicales entre l’Algérie et la France», lit-on dans le document de présentation de ce colloque.

Ali. C.

Partager