Le FFS ira aux législatives

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Le Front des Forces Socialistes (FFS) participera aux législatives du 10 mai prochain.

La décision a été annoncée hier par son premier secrétaire, Ali Laskri, à l’issue des travaux du conseil extraordinaire du conseil national du parti tenu à Alger.  » Le FFS a décidé de participer aux prochaines élections législatives » a déclaré en effet ce dernier. Ainsi après un suspens qui aura duré une quinzaine de jours, le FFS a finalement décidé d’aller aux élections législatives. Il faut dire que la décision n’a pas surpris beaucoup de monde dans le sens où cela était attendu et prévisible. Lors de différentes rencontres avec la base initiées par la formation au niveau des différentes sections communales, la tendance était à la participation. D’ailleurs, Sur les 58 membres du Conseil national du parti d’Ait Ahmed, seuls quatre ont voté contre la participation. Cela étant, certains observateurs estiment que la question a été déjà tranchée au niveau de la haute sphère du parti. D’ailleurs M. Hocine Ait Ahmed a clairement signifié dans son message adressé hier au conseil national de son parti, que son « opinion concernant cette élection était faite depuis un certain temps ». « J’ai pourtant tenu à prendre la température au sein du parti et à m’imprégner des délibérations des militants avant de me prononcer » a-t-il toutefois déclaré affirmant: « J’ai suivi et lu attentivement vos débats, vos remarques, vos inquiétudes et vos attentes et je me suis trouvé conforté dans mes convictions et dans ma décision ». Expliquant la participation de son parti aux prochaines élections, le président du FFS dira : « Je considère que la participation à ces élections est une nécessité tactique pour le FFS qui s’inscrit en droite ligne de notre stratégie de construction pacifique de l’alternative démocratique à ce régime despotique, destructeur et corrompu ». Se voulant rassurant, Ait Ahmed affirme que des dispositions ont été prises par sa formation afin d’éviter toute fraude aux prochaines élections « Je sais, nombre d’entre vous craignent la puissante attractivité de la mangeoire du régime. Ceux-là je les comprends, je partage leur souci et je les rassure : nous pouvons, nous devons et nous allons nous donner les moyens du contrôle de notre participation. Cette participation nous permet de tirer les enseignements de nos lacunes de 1997 et nous allons tout mettre en œuvre pour les combler » dira le président du plus vieux parti d’opposition, affirmant en outre que l’objectif de sa formation est « la remobilisation politique et pacifique du parti et du peuple ». Et de poursuivre : « C’est là l’essentiel de notre décision et non dans un quota de sièges à atteindre ».

Ait Ahmed : «La participation, une nécessité tactique»

Estimant que son parti aborde « en toute sérénité » une nouvelle étape de son parcours, Aït Ahmed ajoute : « aujourd’hui, plus que jamais, c’est sur chaque militant et chaque militante que nous devons nous appuyer pour gagner la bataille de la remobilisation politique ». Dans sa lettre, le N° 1 du FFS, tout en dressant un tableau noir de la situation qui prévaut en Algérie et plus particulièrement en Kabylie où « les intempéries ont mis à nu une rhétorique creuse et des chiffres ronflants de dépenses destinées à finir dans les poches de la corruption qui gangrène le pays », rappelle que la stratégie de son parti a toujours été celle de la primauté du politique. Hocine Ait Ahmed estime en effet qu’il est temps de céder la place au politique si l’Algérie veut aller de l’avant. « La voie de la violence a échoué à libérer l’Algérie de la dictature, du sous-développement et des menaces extérieures et doit laisser place à la lutte politique au sens le plus sérieux du terme ». Ait Ahmed conclut sa longue lessive à travers laquelle il revient sur plusieurs points relatifs à la vie politique, économique et sociale du pays, ainsi que sur certaines étapes de l’histoire de son parti telle que la réunion de Saint Egidio, en affirmant :« Une fois la décision du conseil national prise et rendue publique, nous allons nous concerter et dégager ensemble la stratégie et les moyens à mettre en œuvre pour les étapes suivantes ». Ainsi donc, après deux élections législatives boycottées, celles de 2002 et 2007, voila que le FFS prendra part au vote du 10 mai prochain où il constituera l’une des attractions du scrutin.

M.O.B

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